Johannesburg
Ville d'Afrique du Sud, chef-lieu de la province du Gauteng.
- Population : 922 613 hab. (recensement de 2001)
- Population pour l'agglomération : 4 434 827 hab. (estimation pour 2011)
Ville industrielle, mais aussi capitale des affaires et centre culturel, Johannesburg est la première ville sud-africaine et une des plus grandes villes du continent africain, destinée unique pour un camp minier né vers la fin du xixe s.
Une ville minière devenue la capitale économique de l'Afrique australe
Après la découverte des champs aurifères du Main Reef, le gouvernement de Pretoria chargea Johann Rissik et Christiaan Johannes Joubert de choisir un site pour la création d'une ville au cœur de la zone aurifère : ainsi naquit en 1886 Johannesburg, la « ville de Johannes ». Élevée dans la fièvre de l'or, elle réunissait 250 000 habitants dès 1900, au centre de ce qui fut longtemps le plus grand complexe aurifère du monde. Primitivement cité de mineurs, la ville s'est développée rapidement surtout à partir de 1930 et est devenue la capitale des affaires, la principale ville industrielle et le centre culturel le plus important de l'Afrique du Sud.
Situé à 1 750 m d'altitude, au centre du Witwatersrand et à quelque 60 km du Vaal dont elle dépend pour son ravitaillement en eau, le grand Johannesburg s'étend aujourd'hui sur 30 km du nord au sud et sur 20 km d'est en ouest. À partir de la zone aurifère du Main Reef, avec ses dizaines de hauts terrils d'un blanc éblouissant, constitués par les déblais surtout quartzeux des mines, « Joburg » s'est développée presque exclusivement vers le nord, de telle sorte que son plan est quelque peu excentrique.
Les industries mécaniques (gros matériel d'extraction minière, de travaux publics ; montage automobile) et chimiques (y compris les industries pharmaceutiques) viennent en tête, mais l'éventail est très ouvert, comprenant encore l'électronique, la brasserie, la papeterie, des usines de chaussures, la diamanterie, des fabriques de cigarettes, la confection de vêtements, etc.
Avec l'éloignement des sites d'extraction de l'or, l'activité minière n'est plus un secteur clé de l'économie urbaine marquée, depuis le milieu des années 1970, par un déclin constant de la production manufacturière. Cette évolution s'accompagne d'un essor des activités tertiaires, ce dont témoigne la croissance des surfaces de bureaux dans le vieux centre d'affaires et, surtout depuis 1975, dans les périphéries blanches et riches du nord de l'agglomération.
Johannesburg est le principal nœud de voies de communication du pays, tant au point de vue routier qu'au point de vue ferroviaire (train rapide vers Pretoria, liaisons vers Maputo [la capitale du Mozambique], Durban, Le Cap, etc.). L'aéroport international OR Tambo (anciennement Jan Smuts), situé à 25 km de Johannesburg, vers Pretoria, est le premier d'Afrique.
Au centre d'une étoile commerciale dont les flux avec le reste de l'Afrique se renforcent, la région métropolitaine de Johannesburg aspire à jouer un rôle dans la compétition urbaine mondiale. 60 % des sièges sociaux des 100 plus importantes sociétés privées sud-africaines sont à Johannesburg. Le Johannesburg Stock Exchange (JSE), ouvert en 1887, est devenu l'une des grandes Bourses de valeur mondiales. Les activités de haute technologie se développent rapidement entre Johannesburg et Pretoria (corridor de Midrand, dans le nord de l'agglomération) et autour de l'aéroport.
Une ville ségréguée
Plusieurs fois reconstruit, le quartier des affaires, qui fait figure de centre-ville, témoigne des cycles économiques liés au prix de l'or : des énormes investissements immobiliers des années 1930, il reste quelques beaux immeubles « Arts déco », partiellement remplacés, lors du second boom économique des années 1970, par des centaines de gratte-ciel de verre et d'acier. Avec son plan en damier et ses avenues se recoupant à angle droit, il occupe l'emplacement de l'ancienne cité minière et est dominé au sud par la masse des terrils tout proches (le centre de l'activité minière s'est déplacé aujourd'hui vers le Far West Rand et l'East Rand). On y trouve les banques, les bureaux de la plupart des sociétés ayant une activité en Afrique du Sud, les administrations, les grands magasins, la plupart des théâtres et des cinémas ainsi que la gare centrale des chemins de fer.
Si les zones résidentielles se sont développées essentiellement au nord du Reef, c'est dans les espaces laissés libres sur le Reef, entre les terrils, et au sud que s'est implantée l'activité industrielle. La principale zone industrielle est celle qui inclue Selby, Stafford, Booysens, Turffontein, Kenilworth, Springfield, au sud du quartier des affaires : on la plupart des usines. Mais il existe d'autres périmètres industriels, principalement à l'ouest (Industrial West, au sud de Newclare) et à l'est vers Germiston.
Vers le nord, le nord-est et le nord-ouest s'étendent largement les quartiers de résidence blanche, qui occupent un énorme espace, car il s'agit essentiellement de villas entourées de jardins (Bryanston, Randburg, Hyde Park, Sandown, Oaklands, etc.). La zone résidentielle blanche est elle-même coupée d'espaces verts importants, comme Kent Park, Jan Van Riebeeck Park, Hermann Eckstein Park, Melrose Bird Sanctuary, etc.
À partir de 1904, les Bantous sont déplacés autoritairement hors des limites municipales et contraints d'habiter des quartiers réservés. Bien que plus nombreux que les Blancs, ils occupent un espace urbain bien moindre, surtout dans l'est de la ville (Bosmont, Newclare, Newlands, Greymont) et dans des quartiers du sud de l'agglomération. Ces derniers forment par la suite Soweto (SOuth-WEstern TOwnships), théâtre en 1976 de révoltes annonçant l'ébranlement du système d'apartheid dont l'application, à partir des années 1950, renforce la ségrégation et conduit à de nouveaux déplacements de population. Il en va de même pour les Asiatiques et les Métis, auxquels sont affectés certains quartiers proches du centre-ville (Newtown) ou au sud sur le Reef, le long de la route d'Heidelberg et dans la township de Lenasia.
Les écarts de revenu, les tensions raciales, la polarisation sociale et spatiale de la métropole ont engendré de graves problèmes d'insécurité (délinquance, criminalité, trafic de drogue), qui ont poussé de plus en plus de citadins aisés à s'enfermer dans des complexes sécurisés périurbains et à entraîné un processus de dégradation du centre-ville, abandonné par les résidents blancs au profit des Indiens puis des Noirs et par une partie des investisseurs, qui marquent leur préférence pour les nouveaux parcs de bureaux décentralisés dans le corridor de croissance du nord de l'agglomération. Dans les années 1990, les plus pauvres ont été rejetés au sud de Soweto, dans le secteur d'Orange Farm. Cet étirement met donc encore une distance plus grande entre les riches et les pauvres que ne l'avait fait les politiques de l'apartheid. Cette tendance lourde de l'évolution de l'espace urbain a été symbolisée en 2002 par la déplacement du Johannesburg Stock Exchange (JSE) à Sandton. La municipalité du parti ANC de l'aire métropolitaine de Johannesburg (aux pouvoirs centralisés depuis 2000), tente de contrecarrer cet évolution en lançant des projets de reconquête du centre.
Une grande place culturelle
La restructuration du vieux centre s'appuie sur la pluralité des fonctions de Johannesburg : à proximité du nouveau district financier que domine l'immeuble high-tech du Johannesburg Stock Exchange (JSE) reconstruit, est progressivement aménagé un nouveau quartier administratif autour de l'hôtel de ville restauré pour accueillir les instances gouvernementales de la province, ainsi qu'un quartier culturel rassemblant musées (African Museum, Jewish Museum) et théâtres, dont la municipalité voudrait faire un puissant pôle d'attraction touristique. Des parcs zoologiques (Zoological Gardens, Melrose Bird Sanctuary) et botaniques (The Wilds, Melville Koppies Nature Reserve) complètent l'offre touristique. Métropole cosmopolite, Johannesburg est aussi une ville aux milieux artistiques riches et variés. Elle fut souvent, par le passé, à l'avant-garde des mouvements sociaux, témoignant ainsi de l'extraordinaire vitalité d'une société citadine composite.
Près du centre-ville, au nord-ouest du quartier des affaires, l'université du Witwatersrand est la plus importante des universités de langue anglaise d'Afrique du Sud.
Le climat de Johannesburg
Située à 1 665 m d'altitude, Johannesburg bénéficie d'un climat subtropical de type façade orientale.
La température varie entre un maximum de 20 °C en décembre et janvier (26 °C le jour et 14 °C la nuit) et un minimum de 11 °C en juin et juillet (17 °C le jour et 4 °C la nuit), pour une moyenne annuelle de 16 °C. Les précipitations (710 mm par an) tombent surtout entre octobre et mars.