Corinthe

en grec Kórinthos

Corinthe, le temple d'Apollon
Corinthe, le temple d'Apollon

Ville de Grèce, chef-lieu de nome, au fond du golfe de Corinthe.

  • Population : 58 192 hab. (recensement de 2011)

HISTOIRE

1. Une cité marchande et industrielle très prospère

Corinthe, longtemps dépendante d'Argos, a d'abord été gouvernée par la dynastie légendaire des Héraclides, à laquelle succéda le pouvoir aristocratique de la famille des Bacchiades (775 avant J.-C.). Vers 657, cette oligarchie est renversée par le tyran Cypsélos, dont les descendants conserveront le pouvoir jusqu'en 584.

Durant cette période, Corinthe parvient à l'apogée de sa fortune. Sa position sur l'isthme et ses ports de Lekhaion et Kenkhrées, de part et d'autre de celui-ci, en font une grande cité commerciale. Un diolkos (piste de roulage) permet de faire glisser par terre les navires à travers l'isthme (→ isthme de Corinthe). Le commerce corinthien s'étend alors à l'Asie Mineure et à l'Égypte ainsi qu'à ses nombreuses colonies d'Occident, parmi lesquelles Syracuse. Sa céramique inonde alors tous les marchés et ses potiers seront sans rivaux jusqu'au début du vie s. avant J.-C. Elle fabrique aussi des armes réputées, et les Corinthiens, qui ont peut-être inventé la trière, travaillent dans de nombreux chantiers navals. Tous les quatre ans, les Grecs viennent y célébrer le culte de Poséidon.

2. En rivalité avec Athènes puis Sparte

Les conflits entre Corinthe et Athènes déclenchent la guerre du Péloponnèse ; mais Corinthe ne retire aucun avantage de la défaite athénienne, Sparte imposant son hégémonie au monde grec.

La guerre de Corinthe (395) oppose Argos, Thèbes et Athènes aux Spartiates, qui l'emportent (391). La position stratégique de Corinthe, la puissance de sa citadelle (l'Acrocorinthe) en font une place clé de la domination des rois de Macédoine, qui y installent une puissante garnison.

Pour en savoir plus, voir l'article histoire de la Grèce antique.

3. Dans l'empire romain

En 196 avant J.-C., c'est à Corinthe que Flamininus proclame la liberté de tous les Grecs. Mais Corinthe suit les cités de la ligue Achéenne dans leur révolte. Assiégée par Mummius, elle est mise à sac, puis incendiée en 146 avant J.-C.

Un siècle après, Jules César décide de relever la ville en y fondant une colonie. Corinthe retrouve une éclatante prospérité et devient la capitale de la province d'Achaïe. Saint Paul y prêche à trois reprises entre 50 et 58.

4. Le déclin

Pillée par les Hérules (267 après J.-C.), puis par les Goths d'Alaric (396), la ville est dévastée par les Slaves au viie s. et subit encore invasions, sièges et pillages tout au long du Moyen Âge. Les Turcs l'occupent de 1458 à 1821, la disputant aux Vénitiens, qui y restent de 1687 à 1718 et aux chevaliers de Malte, qui s'y installent en 1611.

ARCHÉOLOGIE

Le site a été occupé dès le néolithique et, en dehors de la ville romaine, les fouilles ont révélé plusieurs sanctuaires dont le temple d'Apollon, prototype de l'architecture archaïque, aux proportions trapues, des installations portuaires, des basiliques paléochrétiennes devenues des églises. L'époque médiévale a laissé les remarquables fortifications de l'Acrocorinthe.

Corinthe, le temple d'Apollon
Corinthe, le temple d'Apollon
  • vers 657 avant J.-C. Cypsélos, tyran à Corinthe ; début du développement de la cité qui devient le principal centre de la vie économique en Grèce.
  • 146 avant J.-C. Corinthe est mise à sac et incendiée sur l'ordre du sénat romain.
  • 123/122 avant J.-C. Tribunat de Caius Sempronius Gracchus ; il fait décider la fondation de colonies sur le territoire de Tarente, de Carthage et de Corinthe, et est à l'origine d'une loi frumentaire garantissant aux prolétaires du blé à bas prix.