Berne
en allemand Bern
Capitale de la Suisse, chef-lieu du canton de Berne, dans le Mittelland, sur l'Aar.
- Nom des habitants : Bernois
- Population pour l'agglomération : 360 127 hab. (estimation pour 2012)
GÉOGRAPHIE
L'organisation spatiale
Le site de la capitale fédérale est déterminé par la morphologie glaciaire et par la vallée de l'Aar. Berne est entourée par une série de hauteurs (Grauholz, Bantiger, Ostermundigenberg) qui dépassent 900 m d'altitude et qui donnent au site primitif l'allure d'un bassin topographique. La plupart de ces élévations consistent en éléments de molasses tertiaires qui dominent la ville de 130 à 400 m. Les glaciations quaternaires qui ont envahi le site, au Würm, ont laissé des traces profondes. Le retrait progressif provoqua la formation de toute une série de moraines qui déterminent le paysage dominant des environs de la ville ; les espaces entre les moraines sont occupés par les éléments-fluviaux glaciaires (Schotterfelder) appelés, dans la toponymie locale, Felder. on compte au moins une quinzaine de ces derniers. L'Aar s'est incisé dans le matériel morainique, décrivant des méandres, dont l'un délimité la vieille ville : le cours d'eau s'est encaissé d'environ 40 à 60 m dans les éléments glaciaires ainsi que dans la molasse. les chenaux glaciaires ont influencé le tracé des principales routes de l'agglomération. le site de la vile a donc été déterminé par l'Aar. L'essor de l'agglomération tient cependant, essentiellement, à sa situation géographique, au contact du monde alpin et du Mittelland. L'histoire a encore favorisé le canton de Berne, puisque c'est le seul à participer aux trois région naturelles : Alpes, Mitteland, Jura. Berne se situe sur la large vallée de l'Aar, qui mène ver les cols alpins en passant par l'Oberland bernois. C'est plutôt en fonction des passages alpins qu'en fonction des voies de circulation propres au Mittelland que la situation de Berne est remarquable, car, dès l'époque romaine, le principal axe de circulation traversant le Mitteland passait assez loin de la ville.
Le site primitif de celle-ci se trouve à l'emplacement de la vieille ville actuelle, sur une presqu'île déterminée par un méandre de l'Aar. L'encaissement de celui-ci assurait à la ville une protection naturelle sur trois côtés ; seul le côté ouest était sans défense naturelle. L'emplacement originel de la ville correspond à une langue de terre de 1 km de long, d'ouest en est, et de 300 à 400 m de large, du nord au sud. Ce n'est qu'en 1461 qu'on construisit un pont de pierre (l'Untertorbrücke) assurant le passage. La ville devait s'étendre vers l'ouest par étapes successives : en 1346, la limite ouest se situait à proximité de la gare actuelle.
Dans la vieille ville, les rues principales, au nombre de trois, s'ordonnent parallèlement à l'axe de la ville. Leur nombre augmente de au fur et à mesure que l'on s'éloigne vers l'ouest, à l'approche des quartiers nouveaux. Des rues transversales, coupant les principales à angle droit, donnent au plan un air géométrique qui contraste avec les viles médiévales plus anciennes. La rue perpendiculaire la plus large, servait, à l'origine, de place du marché. Les premières maisons étaient encore construites entièrement en bois ; la population vivait du travail des Felder et Acker, lieux-dits qu'on retrouve encore de nos jours au-delà de l'Aar.
Les fréquents incendies amenèrent le remplacement des constructions en bois par des maisons en pierre de style gothique tardif ou baroque. La pierre de taille fut fournie par les carrières de molasse gréseuse des environs. les constructions massives des patriciens sont encore en partie conservée. Berne l'ancienne présente, du fait des coloris gris découlant de l'usage presque exclusif du grès, un aspect quelque peu austère, qui, cependant, est atténué par la présence d'arcades et de fontaines fleuries. Cet aspect s'explique peut-être aussi par le fait que la ville, était, avant tout, un point d'appui militaire son rôle commercial et politique étant une acquisition tardive.
Le développement spatial
Berne et ses bourgeois (les « Messieurs » de Berne) se sont imposés peu à peu à l'ensemble des cantons suisses. Vers le milieu du xixe s., Berne n'était encore qu'une cité de moyenne importance, qui n'avait guère franchi les limites de ses enceinte médiévales. la population ne se chiffrait alors qu'à 27 500 habitants. L'expansion de Berne dans la seconde moitié du xixe s., qui entraîna la démolition des remparts, caractérise assez bien l'essor général de la Confédération helvétique. De larges rues, les allées bordées d'arbres donnent à Berne un cachet original. On s'attaque au plus grand obstacle : relier l'Altstadt aux quartiers nouveaux par la construction dune série de ponts jetés sur l'Aar. L'arrivée de la première ligne ferrée, en 1858, en provenance d'Olten, nécessité la construction du viaduc par-dessus la vallée du Worblenbach. La ville fut reliée par chemin de fer à Thoune en 1859, à Bienne et à Lucerne en 1864, à Neuchâtel en 1901. Le canton de Berne finança la construction du chemin de fer du Lötschberg, de Thoune à Brigue, ouvrant à la cité la route des Alpes et contrôlant le Simplon. Berne devint ainsi une gare importante, dont le tourisme dans l'Oberland bernois devait rapidement profiter.
Les activités urbaines
L'industrialisation gagne la ville vers le milieu du xixe s. Les abondantes ressources en eau sont un facteur de favorable. Cependant, les quartiers exclusivement industriels sont absents. Les activités industrielles sont localisées dans les quartiers nouveaux, si bien que la ville ne passe point pour un centre industriel. Au xxe s., l'urbanisation progresse dans les communes environnantes, outre Bolligen, Bremgarten, Köniz, Muri, Zollikofen, vers Frauenkappelen, Kehrsatz, Moosseedorf, Münchenbuchsee, Stettlen et Urtenen. L'industrialisation reste limité (constructions mécaniques, imprimerie, produits alimentaires), Berne est avant tout une ville tertiaire (banques, Union postale universelle depuis 1874, bureaux internationaux pour la propriété industrielle, littéraire et artistique ; Office central des transports internationaux par chemin de fer, ambassades). La population est avant tout protestante.
Les activités touristiques
L'ensemble de la vieille ville de Berne est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983, ce bien constituant un exemple positif d'adaptation d'une structure urbaine médiévale à des fonctions d'une complexité croissance, et notamment à la fonction de capitale d'un État moderne. Plus de 500 000 touristes visitent chaque année la ville.
HISTOIRE
Ville impériale en 1218, elle entra, ainsi que son canton, dans la Confédération suisse en 1353. Elle passa au protestantisme en 1528, et connut une grande prospérité aux xve et xvie s. Après une longue lutte contre l'aristocratie, le canton se dota d'une constitution démocratique (1831) ; en 1848, Berne devint la capitale fédérale. Sous la pression des séparatistes, le Jura bernois, francophone et catholique, fit sécession, devenant le 23e canton de la Confédération (1979).
BEAUX-ARTS
Hôtel de ville remontant au xve s., cathédrale de style gothique tardif, fontaines et maisons anciennes. Musées (Kunstmuseum : peinture ancienne ; collection d'œuvres de P. Klee).