Henry Miller, Just wild about Harry
« Les vitrines des boutiques sont piteuses et lamentables »
« In broken letters at the height of the first storey is a sign reading ‘United Nations Street.’ The houses are narrow and lean to, fall backwards and forward. The walls are crumbling, the doors are askew, and some windows missing. Every other building is a saloon with names like ‘The Velvet Muff,’ ‘The Dipso’s Delight,’ and so on. The street is broken by three other intersecting streets. Curving through them like a caterpillar runs an elevated line. At intervals a gaily painted train darts through with an awful clatter. In the shop fronts between the saloons are signs reading ‘Bidets For Sale : Cheap,’ ‘Insurance For The Aged,’ ‘Bell-clappers and Binoculars,’ and so on. The shop windows are meagre and pitiful looking. The lingerie shop, for example, has for display one pair of suspenders, one old-fashioned corset, one stringy tie, one silk stocking, one dickey. »
Traduction :
« En haut du premier étage, il y a un panneau sur lequel est écrit, en lettres brisées : « United Nations Street » (rue des Nations-Unies). Les maisons sont petites et étroites, penchées en avant et en arrière. Les murs sont délabrés, les portes sont de guingois et il manque des fenêtres. Une construction sur deux est un bar avec un nom comme « La Chatte de velours » ou « Le Délice du soûlard », et ainsi de suite. La rue est traversée par trois autres rues. À travers elles, serpente une ligne aérienne. Régulièrement, un train aux couleurs criardes les traverse comme une flèche, dans un fracas épouvantable. Sur la devanture des boutiques entre les bars, il y a des pancartes disant « Bidets à vendre. Pas cher », « Assurance pour les vieux », « Battants de cloche et jumelles », etc. Les vitrines des boutiques ont un air piteux et lamentable. La boutique de lingerie, par exemple, avait en devanture une paire de bretelles, un corset à l'ancienne, une cravate effilochée, un bas de soie et un faux-plastron. »
Institut des Archives Sonores