complétude
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin completus, de complere, « accomplir ».
Logique
1. Au sens fonctionnel (ou au sens expressif), propriété satisfaite par un système de connecteurs propositionnels assez riche pour exprimer toutes les fonctions de vérité ; ainsi, la négation et la disjonction, prises ensemble, constituent un système complet de connecteurs ; ce n'est pas le cas du système constitué de l'implication et de la disjonction, car aucune formule écrite avec ces deux seuls connecteurs n'est logiquement fausse. – 2. Au sens sémantique, propriété satisfaite par une présentation axiomatique d'une partie de la logique, lorsque toutes les formules logiquement valides qui y sont exprimables y sont prouvables ; ainsi, les axiomatiques usuelles pour le calcul propositionnel et pour le calcul des prédicats du premier ordre sont sémantiquement complètes ; par contre, la logique du second ordre ne possède aucune axiomatisation sémantiquement complète. – 3. Au sens syntaxique (ou au sens déductif, ou encore au sens « des théories »), propriété d'une théorie mathématique consistante dans laquelle tout énoncé du langage de la théorie est ou bien prouvable, ou bien réfutable ; ainsi, la théorie de la seule multiplication des entiers naturels est syntaxiquement complète ; en revanche, l'arithmétique de Peano, pas plus qu'aucune de ses extensions, n'est syntaxiquement complète, car si ces théories sont consistantes, elles contiennent toujours des énoncés indécidables, c'est-à-dire ni prouvables ni réfutables.
Jacques Dubucs
→ arithmétique, consistance, décidabilité, effectivité, Gödel (théorème de), machine (logique, de Turing)