ataraxie

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec ataraxia, « absence de trouble ».

Philosophie Antique

Absence de trouble, d'inquiétude ou d'anxiété, propre au sage.

L'ataraxie apparaît dans les trois philosophies hellénistiques, mais elle est plus importante dans le scepticisme et l'épicurisme que dans le stoïcisme (sauf chez Épictète, où elle apparaît comme le complément de l'apatheia, l'« absence de passion »(1)).

Chez les sceptiques, Timon semble l'attribuer à Pyrrhon, pour qui l'ataraxie aurait résulté de l'impossibilité de se prononcer sur la réalité. Le trouble provoqué par l'irrégularité des phénomènes provoque le désir d'y mettre fin, mais cette irrégularité entraîne, en fait, l'epokhê, que l'ataraxie suit « comme l'ombre suit le corps »(2). Beaucoup de sceptiques la considèrent comme le but de la philosophie(3).

Chez Épicure, l'ataraxie, en tant qu'absence de tourment psychique, et l'« absence de douleur corporelle » (aponia) constituent les « plaisirs statiques », par opposition aux « plaisirs mobiles » (joie, gaieté et plaisirs corporels)(4). Ces plaisirs statiques sont le summum du plaisir, qui est lui-même la fin ultime(5).

La notion d'ataraxie diffère de celle de « tranquillité », qui traduit le grec euthumia(6), et consiste dans la paix avec soi-même et la confiance en soi.

Jean-Baptiste Gourinat

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Épictète, Entretiens, II, 8, 23.
  • 2 ↑ Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, I, 8 ; I, 29.
  • 3 ↑ Ibid., I, 25.
  • 4 ↑ Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, X, 136.
  • 5 ↑ Cicéron, Des fins, I, 37-39.
  • 6 ↑ Sénèque, De la tranquillité de l'âme, 2.

→ épicurisme, scepticisme