étayage

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


En allemand : Anlehnung, du verbe anlehnen, « appuyer à ».

Psychanalyse

Modalité de la genèse des pulsions sexuelles dès la prime enfance à partir des fonctions corporelles et des soins.

L'allaitement est la première relation d'étayage et son modèle(1). La prématuration et l'impuissance du nouveau-né imposent les échanges nécessaires à la survie. Suppléant aux besoins vitaux et prodiguant de sens, les soins créent du plaisir et éveillent les zones érogènes. Le suçotement apparaît autonome(2) par rapport à la fonction vitale, comme un mode de satisfaction auto-érotique. Enfin, qui dispense hérite de l'amour que le plaisir suscite (choix d'objet par étayage, opposé au choix narcissique). Par la suite, les pulsions sexuelles continuent de s'étayer sur les fonctions organiques. Toute partie fonctionnelle du corps est une zone érogène potentielle et peut devenir support éventuel des symptômes (boulimie, anorexie).

La dérivation(3) des pulsions sexuelles à partir des pulsions d'auto-conservation et des soins, montre que leur actualisation dépend de façon essentielle des échanges affectifs pendant l'enfance, de l'histoire personnelle, de l'éducation et de la culture, même si l'énergétique pulsionnelle est ancrée dans le corps.

Mauncio Fernandez

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Freud, S., Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, 1905, G. W. V, Trois Essais sur la théorie de la sexualité, Gallimard, Folio, Paris, 1968.
  • 2 ↑ Laplanche, J., Vie et mort en psychanalyse, Flammarion, Paris, 1970.
  • 3 ↑ Laplanche, J., le Fourvoiement biologisant de la sexualité chez Freud, Synthélabo / Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 1993.

→ amour, enfantin-infantile, objet, pulsion, sexualité