Dominique Strauss-Kahn

Économiste et homme politique français (Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, 1949).

1. Un début de carrière entre fulgurances et négligences

Licencié en droit public et docteur en sciences économiques, il enseigne l'économie dans les universités de Nancy (1977-1980) et de Nanterre (1981-1982) ainsi qu'à l'École nationale d'administration (ENA), avant d'entrer en 1982 au Commissariat général au plan, dont il est commissaire adjoint de 1984 à 1986.

Élu pour la première fois député socialiste de Haute-Savoie (1986), il est réélu, dans le Val-d'Oise, en 1988, année au cours de laquelle il devient président de la Commission des finances. En 1991, François Mitterrand le nomme ministre délégué à l'Industrie et au Commerce extérieur dans le gouvernement d'Édith Cresson, portefeuille qu'il conserve dans le cabinet Bérégovoy (1992-1993). Il est maire de Sarcelles de 1995 à 1997. Après la victoire de la gauche aux élections législatives de 1997, Lionel Jospin, nouveau Premier ministre, le nomme ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Dans un contexte d'embellie économique, il obtient d'excellents résultats (baisse de la TVA, ramenée à 5,5 % sur les travaux de rénovation, redressement partiel des comptes budgétaires, baisse du chômage, entrée de la France dans la zone euro), mais choisit de démissionner, en novembre 1999, après avoir été mis en cause dans des affaires judiciaires pour lesquelles il sera blanchi en 2001.

2. Renaissances et chutes d’un « Phénix »

Réélu député du Val-d'Oise en avril 2001 puis en juin 2002, il est secrétaire national du parti socialiste (PS) [2002-2003], membre du bureau national (2003-2005), secrétaire national, chargé des élus (juin 2005-novembre 2007). En 2006, il espère relancer sa carrière en participant aux primaires du parti pour l'élection présidentielle de 2007 : représentant la sensibilité social-démocrate, il arrive second avec 20,8 % des voix derrière Ségolène Royal (60,6 %) et devant Laurent Fabius (18,6 %).

Dès l'été 2007, il brigue la direction générale du Fonds monétaire international (FMI) à laquelle il est élu grâce au soutien de la France et de l'Union européenne (septembre) et prend ses fonctions le 1er novembre. À la tête de l'institution de Washington, il parvient à en redresser les comptes déficitaires, à en restaurer l'image discréditée – notamment auprès de l'Asie et des pays émergents – et réussit en prônant le pragmatisme à amoindrir les pires méfaits des crises financières et monétaires de 2007-2008 et de 2009-2011.

Auréolé de son bilan à la tête du FMI, de ses compétences manifestes et reconnues par temps de crises, de la stature acquise auprès des grands leaders du monde, et d’une popularité sans cesse croissante dans l’Hexagone, il envisage, sans jamais faire ouvertement part de ses intentions, de revenir en France et de concourir à la présidentielle de 2012.

Mais ses chances s’effondrent à la mi-mai 2011, quand il est inculpé à New York dans le cadre d’une affaire de mœurs, contraint à démissionner du FMI, et placé sous contrôle judiciaire.

Bien que blanchi par la justice américaine au cours de l’été, il est rattrapé par d’autres révélations sur sa vie privée qui ternissent un peu plus son image et le forcent à rester à l’écart, durablement sans doute, de la scène politique nationale comme de la sphère économique internationale.

Pour en savoir plus, voir l'article Ve République.

  • 2011 Christine Lagarde remplace Dominique Strauss-Kahn (démissionnaire après son inculpation dans une affaire de mœurs, à New York, le 14 mai) à la direction générale du FMI (28 juin).