Jane Birkin
Actrice et chanteuse franco-britannique (Londres 1946-Paris 2023).
Petite-fille de pasteur et fille de commandant de la Royal Navy, Jane commence sa carrière au cinéma (le Knack... et comment l'avoir , Richard Lester, 1965 ; Blow Up, Antonioni, 1966). Venue à Paris, elle y rencontre Serge Gainsbourg, qu'elle épousera par la suite. Tout en lui écrivant ses premières chansons, ce dernier l'aidera à trouver sa vraie place d'actrice : Slogan (Pierre Grimblat, 1969), la Piscine (Jacques Deray, 1969), qu'elle tourne aux côtés d'Alain Delon et de Romy Schneider, les Chemins de Katmandou (André Cayatte, 1969), Cannabis (Pierre Koranilk, 1970), Don Juan 1973 (Roger Vadim, 1973) – où non seulement elle apparaît nue mais elle interprète à deux voix avec Brigitte Bardot la chanson à scandale écrite par Gainsbourg, Je t'aime moi non plus –, le Mouton enragé (Michel Deville, 1974).
Jane Birkin joue à merveille de son délicieux accent anglais, de son physique de mannequin et de son air ingénu qui lui donne une allure de jeune fille au pair. Elle est encore à l'affiche de Sept Morts sur ordonnance (Jacques Rouffio, 1975), de Mort sur le Nil (John Guillermin, 1978), d'Au bout du banc (Peter Kassovitz, 1978), puis de trois films signés Jacques Doillon : la Fille prodigue (1981), la Pirate (1984) et Comédie ! (1987). En 1987, Agnès Varda contribue à révéler d'autres facettes de son talent, et notamment sa nature dramatique, dans Jane B. par Agnès V. et Kung-Fu Master. Elle est aussi demandée par Jacques Rivette pour la Belle Noiseuse (1991), par Alain Resnais pour On connaît la chanson (1997) et par James Ivory pour La Fille d'un soldat ne pleure jamais (1999). Très à l'aise dans la comédie contemporaine aux accents féminins (Reines d'un jour, Marion Vernoux, 2001 ; Mariées mais pas trop, Catherine Corsini, 2003 ; la Tête de Maman, Carine Tardieu, 2007), elle passe elle-même à la réalisation (Boxes, 2007).
Avec son répertoire de chanteuse, comportant les plus belles créations de Gainsbourg – parmi lesquelles celles des albums Baby Alone in Babylone (1983) et Amours des feintes (1990) –, Jane Birkin entretient avec fidélité la mémoire de celui dont elle fut l'égérie, et mêle toujours avec bonheur poésie française et sonorités anglo-saxonnes (Arabesque, 2002 ; Fictions, 2006). Elle a aussi écrit et interprété une pièce de théâtre, Oh ! pardon, tu dormais, où elle analyse finement les rapports de couple.