Pete Seeger
Joueur de banjo, d'ukulélé et auteur-compositeur de folk américain (New York 1919-New York 2014).
La carrière de Pete Seeger, personnage clef du mouvement folk revendicatif, s'étend sur plus de cinquante années et autant d'albums. Né dans une famille musicienne — sa mère est professeur de violon et son père musicologue de renom —, il commence assez tôt à apprendre le banjo et l'ukulélé (sorte de guitare hawaiienne). Il se passionne pour l'héritage folk américain et, parallèlement à ses études à l'université Harvard, il travaille comme archiviste auprès d'Alan Lomax, célèbre folkloriste attaché à la bibliothèque du Congrès. Sa démarche le pousse à aller glaner les chansons folkloriques sur le terrain et, de même que Woodie Guthrie, il parcourt le pays tel un hobo (vagabond travaillant occasionnellement pour des fermiers ou de gros chantiers), banjo sous le bras, partageant la vie des travailleurs et des journaliers.
Engagé. Après la Seconde Guerre mondiale, qu'il passe dans l'armée, Seeger entame une carrière de musicien à temps complet. Il rencontre bientôt de graves problèmes, consécutifs à ses engagements politiques. En 1948, son nom est porté sur la liste noire du sénateur McCarthy, et il est cité à comparaître devant le fameux Comité sur les activités antiaméricaines, qui démolira bien des vies, notamment à Hollywood. Malgré cet épisode, il n'arrêtera jamais de clamer ses convictions. Il composera ainsi la chanson We Shall Overcome, qui sera, tout au long des années 1960, l'hymne des militants antiségrégationnistes et des opposants à la guerre du Viêt Nam. Il sera aussi l'auteur de nombreux autres titres célèbres comme If I Had A Hammer (reprise en France par Claude François sous le Si j'avais un marteau), Turn, Turn, Turn (reprise par les Byrds) ou Guantanamera (reprise en France par Joe Dassin). Si Pete Seeger joue occasionnellement avec les Guthrie père et fils, tant sur vinyle que sur scène, il aide aussi aux débuts de Don MacLean. On tombe aisément sur son nom au dos d'une pochette de disque, même insignifiante, tant il a été repris ou a participé à des enregistrements d'autres artistes. Joan Baez dira de lui : Nous devons tous notre carrière à Pete. Il demeure comme une des figures les plus incontournables de la musique populaire américaine.