David Byrne

Guitariste, chanteur et compositeur de rock progressif américain (Dumbarton, Écosse, 1952).

La famille du futur leader de Talking Heads émigre au Canada en 1954, avant de s'installer à Baltimore, sur la côte est des États-Unis, en 1957. Plutôt timide, le jeune David cultive son excentricité dès le lycée, commence à jouer de la guitare et forme son premier groupe, The Revelations, qui s'essaie sur les tubes des Kinks et de la Motown. Avant de devenir un folk singer solitaire, barbu et chevelu, fan de Dylan et des Beatles. À sa sortie du lycée, il s'inscrit à la Rhode Island School of Design (RISD), à Providence. Il ne suit les cours que quelques mois et rejoint une amie dans une communauté hippie. L'expérience se révèle peu concluante, et il retourne à Baltimore, où il fréquente le College of Art du Maryland Institute. Ses œuvres provocatrices y sont peu appréciées.

De la guitare à l'ukulélé. Parallèlement à des études d'art, il apprend le violon et l'ukulélé et fonde avec un ami accordéoniste un duo bizarre, Bizadi, qui joue des standards de l'époque avec des instruments d'un autre temps. Byrne retourne à Providence, se met à composer des chansons (la première est Psychokiller) et rencontre Chris Frantz et Tina Weymouth, avec qui il forme les Artistics (octobre 1973). En mai 1974, il part vivre à New York, où il squatte une chambre à deux pas d'un club ouvert aux jeunes groupes, le CBGB. Il y découvre Patti Smith, les Ramones, Television et Blondie.

Il continue en solitaire jusqu'à ce que Chris et Tina le rejoignent. Le trio a cette fois l'intention de former un véritable groupe. C'est la naissance des Talking Heads. En 1980, une fois la formation devenue populaire, Byrne enregistre en collaboration avec Brian Eno l'expérimental My Life In The Bush Of Ghosts. L'intérêt qu'il porte, en précurseur de sonorités nouvelles, aux rythmes africains se retrouve dans sa composition de la musique d'un ballet de Twyla Tharpe, The Catherine Wheel (1981). La même année, il produit le Mesopotamia des B 52's. Il se lance aussi dans le théâtre musical avec un spectacle solo, The Tourist Way Of Knowledge, présenté à New York. Byrne réalise ensuite au Texas le film True Stories, plongée amusée dans les excentricités de l'Amérique profonde, écrivant de nombreuses chansons pour la bande originale, dont les Talking Heads donnent leur propre interprétation dans l'album du même nom (1986).

« The man of rock'n'roll renaissance. » À cette occasion, il est en couverture du Times, qui titre « The man of rock'n'roll renaissance » (L'homme de la renaissance du rock and roll). Certains considèrent pourtant que son rock cérébral et aseptisé est devenu une musique pour « yuppies » et autres « golden boys » de Wall Street. En 1987, cet amoureux de Paris (perçue comme la capitale de la world music) cosigne avec Ryuichi Sakamoto la musique du film le Dernier Empereur. Byrne semble alors s'être pris de passion pour les musiques de danse sud-américaines. Privilégiant ses expériences solitaires à Talking Heads, il sort trois albums : Rei Momo (1989), The Forest (1991) et Uh-Oh (1992). Toujours friand d'expérimentations nouvelles, Byrne favorise l'aspect rythmique de la musique.

Ce guitariste avant-gardiste et imaginatif reste l'un des principaux précurseurs, seul ou avec son groupe, de la world music au sein de la famille rock. Pendant que ses anciens compagnons, Tina Weymouth, Cheis Frantz et Jenny Harrison, montaient le contesté The Heads, David Byrne sortait en 1997, Feelings, son meilleur album solo, où il se promène de salsa gesticulante (Miss America) en rock névrosé (Wiched Little Doll ; avec Devo) n'hésitant pas à tâter du trip-hop avec les britanniques de Morcheeba.