Blondie
Groupe américain de rock et de pop fondé en 1974 à New York par Debbie Harry (chant), Chris Stein (guitare), James Destri (claviers), Fred « Sonic » Smith puis Gary Valentine puis Nigel Harrison (basse) et Bill O'Connor puis Clement Burke (batterie).
Blondie ? « Un carrousel sixties en kit avec orgue Farfisa incorporé, une fausse ingénue perverse, des costards de puces, des chinoiseries, un goût de feuilleton bon marché. Un stéréotype et son émancipation » (François Gorin). En 1974, Debbie Harry, délicieuse lolita décolorée (qui cache bien son jeu à près de trente ans…) et son compagnon, le guitariste Chris Stein, quittent le groupe des Stilettos pour monter Blondie, à mi-chemin des romances soyeuses des formations féminines des sixties et de l'énergie pure du punk qui commence à agiter la Grosse Pomme. Malgré un premier album éponyme très réussi en 1977 (produit par un producteur en herbe plein de talent, Richard Gottehrer), Blondie a du mal à démarrer. Mais l'année suivante, avec la sortie de Plastic Letters, produit par Mike Chapman, une véritable lame de fond envahit soudain les hit-parades. Denis ou I'm Always Touched By Your Presence Dear imposent d'un coup une chanteuse sexy, dont la voix monocorde et immédiatement identifiable surfe sur un pop-punk tonique et entêtant. Parallel Lines (sans doute leur meilleur album) achève de convaincre, l'année suivante, les plus sceptiques. Entre un rock inspiré par l'urgence de l'époque et une disco superbement acidulée, Blondie se positionne magistralement à la croisée des tendances musicales du moment. Call Me, tiré de Eat To The Beat (1979), devient № 1 des deux côtés de l'Atlantique et sert de B.O. au film de Paul Schrader American Gigolo. Jusqu'en 1981, à travers des productions sophistiquées signées par les meilleurs ingénieurs du son de l'époque (dont Giorgio Moroder, un des papes du disco), Blondie tiendra ainsi le haut du pavé, avant de s'éteindre soudain, en 1982, sur les derniers accords d'un album plutôt raté, The Hunter. Debbie Harry, toujours aussi belle malgré ces quelques années d'intense folie, s'en ira alors, seule, sur les routes d'une carrière solo.