Jean-Louis Aubert
Chanteur de rock français (Nantua, Ain, 1954).
Désireux de ne pas perdre de temps, au terme de l'aventure Téléphone, dont le décès est officialisé le 24 avril 1986, Jean-Louis Aubert réalise sans attendre le single Juste une illusion. L'album suit début 1987 pour mieux poser sa différence. Plâtre et ciment, dont la pochette s'agrémente de taches blanches en relief, est artistiquement produit par David Tickle, qui s'est taillé une solide réputation en travaillant avec David Bowie, Genesis et Peter Gabriel. Richard Kolinka est toujours à la batterie, Daniel Roux, à la basse, et Marine Rosier, aux claviers. Aubert'n'Ko, nom choisi pour amorcer cette nouvelle formation, est au Bataclan du 5 au 16 mai avant de se produire en province.
Toujours entouré des mêmes, Jean-Louis Aubert va mener à bien le projet annoncé dès la séparation de Téléphone : faire participer de nombreux musiciens à sa démarche créatrice. Installé de longues semaines durant avec un ingénieur américain, Peter Martinsen, dans un studio de Saint-Nom-la-Bretèche, il associe à l'enregistrement, au hasard de visites, Paul Personne, Axel Bauer, Princess Erika ou Guesh Patti. Bleu Blanc Vert sort en septembre 1989. Aubert est le producteur des dix-neuf chansons d'un album qui dévoile un aspect méconnu de sa personnalité. Avec des mélodies simplement acoustiques, d'autres plus funk ou radicalement rock, il persiste dans sa veine d'adolescent perpétuel, célébrant l'humanité, dénonçant ceux qui la mettent à mal et reprenant à son compte Ils cassent le monde, un poème de Boris Vian bien en phase avec ses préoccupations.
H, pressé trois années plus tard, en revient aux mêmes thèmes, en mêlant d'une chanson à l'autre le rêve, l'utopie et une certaine réalité moins réjouissante. Ce nouveau CD va se vendre à plus de 200 000 exemplaires. Outre Paul Personne et Princess Erika, Les Voix Bulgares apportent leur contribution.
En 1996, il signe deux chansons, le Jour se lève encore et Vivant poème, sur le nouvel album de Barbara. L'année suivante, Stockholm, amorce un tournant vers le trip-hop et les nouvelles musiques électroniques.
Entre un nouvel album live et une compilation qui n'apportent pas grand chose (Concert privé, en 1998, Comme on a dit, en 2003), Jean-Louis Aubert sort son disque le plus ambitieux, le très fin et ciselé Comme un accord (2001), aux arrangements luxurieux, aux textes doux-amers et à la pop fluide et alambiqué. Une perle. Son dernier album, Idéal Standard, sorti en 2005, ne déroge pas à la tradition avec des textes qui vous vont droit au coeur accompagnés majoritairement à la guitare acoustique. Jean-Louis Aubert se veut proche de son public. Pari réussi.