Léopold II
(Bruxelles 1835-Laeken 1909), roi des Belges (1865-1909), fils de Léopold Ier.
1. Partisan de la neutralité armée
De tempérament autoritaire, il laisse cependant la Belgique se gouverner librement et assiste, sans les entraver, aux progrès du parti libéral. Comme son père, Léopold Ier, il se fait le défenseur de la neutralité armée et son insistance dans ce domaine aboutira à la construction de fortifications le long de la Meuse, au renforcement du réduit anversois et à l'instauration (1909) du service militaire personnel.
2. Un monarque sans scrupule
Guettant les possibilités d'expansion coloniale au-delà des mers, Léopold II suit de près l'exploration de l'Afrique centrale. Dès 1876, il réunit à Bruxelles la Conférence internationale de géographie et se fait offrir la présidence d'une Association internationale africaine ; en 1878, il crée le Comité d'études du Haut-Congo, qui devient, en 1879, l'Association internationale du Congo. Dès lors, le roi songe à se rendre maître du Congo.
Il engage Stanley, obtient de chefs indigènes la cession de centaines de droits de souverainetéet établit quelques dizaines de postes. Le roi sait exploiter la rivalité des grandes puissances et la conférence de Berlin (1884-1885) consacre la reconnaissance d'un État indépendant du Congo, placé sous la souveraineté de Léopold II.
Celui-ci consacre aux investissements considérables nécessaires toute sa fortune personnelle, lance des emprunts et instaure au Congo un impôt en nature, entraînant outre le travail forcé des traitements inhumains (viols, mutilations, incendies de villages) : près de 10 millions d'hommes, de femmes et d'enfants périrent de la rapacité du monarque. Devant l'émotion de l'opinion internationale, et la colonie étant devenue rentable, le 20 août 1908, le Parlement belge vote l'annexion du Congo.
Pour en savoir plus, voir les articles Belgique : histoire, Empire colonial belge, colonisation, République démocratique du Congo.