Jean II le Bon
(château du Gué de Maulni, près du Mans, 1319-Londres 1364), roi de France (1350-1364), fils aîné de Philippe VI de Valois.
1. Les démêlés avec son gendre
Il épousa (1332) Bonne de Luxembourg (morte en 1349), fille du roi de Bohême, puis (1350) Jeanne de Boulogne. C'est avant tout un chevalier (le Bon signifie le Brave) prodigue, irréfléchi, dénué de sens politique et mal conseillé. Il est sacré à Reims le 26 septembre 1350. Ayant marié sa fille Jeanne au roi de Navarre Charles le Mauvais (1353), il ne lui cède pas les provinces promises (→ Champagne, Brie, Bourgogne) et, son gendre ayant fait tuer le connétable Charles de la Cerda, conseiller du roi, et recherché l'alliance anglaise avec Édouard III, Jean le capture à Rouen (1356).
2. Prisonnier des Anglais
La guerre contre les Anglais ayant repris, alors que la France était en pleine crise après la défaite de Crécy (1346) et la peste noire de 1347-1348, le roi doit dès décembre 1355 réunir les états généraux pour leur demander des subsides que l'assemblée, poussée par Étienne Marcel, ne lui accorde qu'à condition d'en surveiller l'emploi. Vaincu et pris à Poitiers (19 septembre 1356) par le Prince Noir, il est retenu captif à Londres, où il signe deux traités (janvier 1358 et mars 1359), le premier fixant sa rançon et cédant à Édouard III le sud-ouest de la France, et le second cédant également à ce monarque la Touraine, l'Anjou, le Maine et la Normandie.
À Paris, la régence est exercée par son fils aîné Charles, qui rejette le second traité et reprend en main les rênes du pouvoir, notamment en tenant en échec Étienne Marcel. Après les préliminaires de Brétigny et le traité de Calais (1360), qui donnent aux Anglais la moitié du royaume, Jean II est libéré (1362) contre promesse d'une rançon de 3 millions d'écus d'or et la remise comme otages de deux de ses fils et de son frère Philippe d'Orléans. Pour obtenir l'argent nécessaire, il marie sa fille Isabelle à Jean-Galéas Visconti.
Héritier de la Bourgogne à la mort de Philippe de Rouvres (1361), Jean ménage les susceptibilités locales en constituant ce duché en apanage pour son fils préféré Philippe le Hardi. Incapable de payer la rançon et ayant appris la fuite de Louis d'Anjou (son deuxième fils), otage en Angleterre, il revient se constituer prisonnier à Londres (1364), où il meurt.
Pour en savoir plus, voir les articles guerre de Cent Ans, Valois.