Charles Martel
(vers 688-Quierzy-sur-Oise 741), prince des Francs, fils de Pépin de Herstal et de sa concubine Alpaïde.
Il est, à la mort de son père (714), jeté en prison par Plectrude, femme légitime de ce dernier, qui veut assurer les droits de son petit-fils Théodoald. Charles s'échappe (715), soulève les Austrasiens contre Plectrude, qu'il vainc en 717, lutte contre les Neustriens et, dès 719, devient le maître de l'Austrasie et de la Neustrie.
En 721, il place sur le trône un jeune enfant, Thierry IV, mais c'est lui qui, maire du palais, gouverne en fait, et, lorsque Thierry IV meurt, il ne lui donne pas de successeur. Il entreprend une vaste politique de conquête. En Germanie, il lutte contre les Saxons (720, 722, 724, 738) et les Frisons du Nord (733, 734), fait rentrer la Bavière dans les terres franques (725, 728), et annexe l'Alamannie (728-730).
En Aquitaine, il arrête l'invasion musulmane dirigée par Abd al-Rahman, grâce à la victoire qu'il remporte aux environs de Poitiers en octobre 732, et obtient par contrecoup la soumission d'Eudes, duc d'Aquitaine, qui a dû l'appeler au secours. Dans le sud-est de la Gaule, de 733 à 739, il s'assure la subordination de la Bourgogne et de la Provence.
Charles Martel, dans son désir d'abattre ses rivaux, n'épargne pas les hauts dignitaires de l'Église, destituant, exilant ou emprisonnant des évêques ; pour entretenir ses armées, il n'hésite pas à séculariser de nombreux biens d'Église, les concédant à ses vassaux. Véritable chef de l'État franc, il règle en 741 sa succession entre ses fils Carloman et Pépin.
Pour en savoir plus, voir l'article Mérovingiens.