sir Fred Hoyle
Astrophysicien et mathématicien britannique (Bingley 1915-Bournemouth 2001).
Il manifeste très tôt un grand intérêt pour l'astronomie et, adolescent, passe déjà de longues heures à scruter le ciel nocturne au télescope. Après des études à Cambridge et une thèse sur l'électrodynamique quantique (1939), il contribue à la fondation de l'Institut d'astronomie théorique de l'université de Cambridge, dont il devient le premier directeur. Membre de la Royal Society en 1957, professeur d'astronomie à l'université de Cambridge (1958-1972), puis à l'université Cornell, aux États-Unis (1972-1978), il est également, en 1953 et 1954, professeur invité au California Institute of Technology et, de 1957 à 1962, appartient à l'équipe des astronomes des observatoires américains du mont Wilson et du mont Palomar.
L'un des fondateurs de l'astrophysique nucléaire, il établit en 1957, avec ses compatriotes Geoffrey et Margaret Burbidge et l'Américain William Alfred Fowler (1911-1995), que tous les éléments chimiques de masse atomique au moins égale à celle du carbone sont synthétisés dans les étoiles.
En cosmologie, il n'a cessé de combattre la théorie du big bang (dénomination qu'il a lui-même inventée, par dérision). Dès 1948, il élabore, avec ses compatriotes Hermann Bondi (1919-2005) et Thomas Gold (1920-2004), une théorie alternative, dite « de l'état stationnaire », qui suppose l'Univers éternel, avec une densité de galaxies maintenue constante, malgré l'expansion de l'espace, grâce à la création continue de matière. Mais, en 1965, cette théorie est mise en échec par la découverte d'un flux très faible d'ondes radio baignant tout l'espace, analogue au rayonnement thermique d'un corps noir dont la température serait voisine de 3 K. La théorie de l'état stationnaire reste incapable d'expliquer ce rayonnement, alors que celle du big bang avait prévu son existence et l'interprète aisément comme un vestige de la première lumière qui se propagea librement, lorsque l'Univers primitif se fut suffisamment refroidi. Refusant malgré tout de s'avouer vaincu, Fred Hoyle, jusqu'à sa mort, tentera de mettre à mal la théorie du big bang et de bâtir des théories concurrentes.
Jamais à court d'idées originales, avec l'astronome indien C. Wickramasinghe il a remis à l'honneur la théorie de la panspermie (1978), en soutenant que la vie sur la Terre s'est développée à partir de micro-organismes formés dans l'espace et apportés sur notre planète par l'impact de comètes.
Anobli en 1972, lauréat du prix Crafoord en 1997, Fred Hoyle reste l'une des figures les plus marquantes et les plus controversées de l'astronomie du xxe s. Il s'est aussi illustré comme auteur de romans de science-fiction, écrits pour certains avec son fils Geoffrey : le Nuage noir (1957), Des fusées pour la Grande Ourse (1971), les Hommes molécules (1973), Inferno (1976).