Zhu Rongji
Homme politique chinois (Changsha, province du Hunan, 1928).
Orphelin de père dès sa naissance, puis de mère à l'âge de dix ans, Zhu Rongji connaît une jeunesse difficile. Brillant à l'école, il mène des études d'ingénierie électrique à l'université Qinghua et obtient son diplôme en 1948. Il entre au parti communiste chinois (PCC) en 1949 et travaille au sein de la commission du Plan. En 1956-1957, durant la campagne des Cent Fleurs, il est critiqué comme « élément droitier », et est peut-être alors envoyé en « rééducation » à la campagne jusqu'en 1962, puis de nouveau de 1970 à 1975 à l'École du 7-Mai, où les cadres sont rééduqués.
Sa carrière stagne jusqu'au moment où Hua Guofeng et la tendance de gauche du parti perdent leur prépondérance au profit de dirigeants plus modérés : en septembre 1978, Zhu est en effet réhabilité, son ancienneté au PCC depuis 1949 lui restant acquise.
Il entre en 1982 à la commission économique d'État, chargée de superviser le travail économique de divers ministères, et devient le vice-président de cette commission l'année suivante. En 1987, il entre comme suppléant au Comité central du PCC. Le 25 avril 1988, il est officiellement élu maire de Shanghai par le conseil municipal, succédant dans ce poste à Jiang Zemin – il cumule alors la direction de la ville avec celle du parti à Shanghai. Sa gestion économique rigoureuse contribue à faire de la ville la plus importante des places industrielles et financières de Chine, avec l'ouverture de la zone économique de Pudong. En 1989, il parvient à éviter que les événements de la place Tian'anmen, à Pékin, ne trouvent un écho à Shanghai. Dès 1990, il conduit plusieurs délégations de maires des grandes villes en Amérique et en Europe – le maire de Pékin étant persona non grata depuis les événements de 1989, Zhu est ainsi le premier dans l'ordre hiérarchique. Au printemps 1991, il est nommé, sur l'insistance de Deng Xiaoping, vice-Premier ministre, puis élu au Bureau politique du PCC lors du XIVe Congrès (octobre 1992).
Directeur du Bureau des affaires économiques et commerciales du Conseil des affaires d'État de 1992 à 1993, gouverneur de la banque centrale chinoise (Banque populaire de Chine) de 1993 à 1995, il met en place une politique monétaire d'austérité qui permet de juguler l'inflation, avec notamment la réforme monétaire de 1994 dévaluant de fait le yuan de 34 %, tout en représentant une Chine moderne aux yeux de l'Occident. L'organisation de la succession par Deng Xiaoping, qui meurt en 1997, en fait le Premier ministre à la fin du second mandat de Li Peng, en 1998. À ce poste, il entreprend de lutter contre la corruption, y compris aux plus hauts échelons du parti et de l'État, et engage résolument la Chine sur la voie de l'ouverture économique. En 2003, Wen Jiabao lui succède.
Pour en savoir plus, voir l'article Chine : vie politique depuis 1949.