Zhou Enlai ou Chou En-lai
Homme d'État chinois (Huai'an, Jiangsu, 1898-Pékin 1976).
Né dans une famille de lettrés, Zhou Enlai est très tôt attiré par les idées révolutionnaires. Fondateur, en 1920-1921, à Paris, de la section française du parti communiste chinois, il devient, en 1924, le commissaire politique de l'académie militaire de Huangpu (Whampoa). En 1927, il participe à la « Commune de Canton » puis entre dans la clandestinité, et poursuit à Moscou son initiation au marxisme-léninisme. Commissaire politique de l'armée rouge puis vice-président du Conseil révolutionnaire militaire, il joue, à la fin de la Longue Marche (1934-1935), un rôle prépondérant, préparant les négociations qui débouchent, en 1936, sur un front uni entre le parti communiste chinois et le Guomindang contre l'invasion japonaise. En 1944, il est le lien obligé entre les nationalistes, Américains et communistes ; mais, en 1946, il rejette le partage de la Mandchourie proposé par les Américains. Membre du conseil politique du parti communiste, il est président du conseil d'administration de l'État, c'est-à-dire Premier ministre, lors de la proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949 : il est, en même temps, ministre des Affaires étrangères, poste qu'il quittera en 1958.
Assumant en fait la tâche de mettre en place le nouveau régime, Zhou Enlai déploie aussi une intense activité diplomatique basée sur le principe de la coexistence pacifique, principe qu'il développe surtout devant les représentants des pays non alignés. Animateur, auprès de Mao Zedong, de la Révolution culturelle (1966), il joue un rôle prépondérant à l'extérieur comme véritable ambassadeur extraordinaire de la Chine populaire : le rapprochement sino-américain, illustré par la venue du président Richard Nixon à Pékin (1972), est son œuvre. En 1975, alors qu'il est déjà malade, Zhou Enlai, devant l'Assemblée nationale chinoise, propose une révision fondamentale de la Constitution de 1954 : désormais, État socialiste de dictature du prolétariat, la Chine sera dirigée par le parti communiste, le poste de président de la République étant supprimé.
Pour en savoir plus, voir les articles Guomindang, histoire de la Chine, Longue Marche, parti communiste chinois (PCC), Révolution culturelle.