Viktor Andriïovytch Iouchtchenko
Homme d'État ukrainien (Khoroujivka, oblast de Soumy, 1954).
Fils d'instituteur, économiste, il est gouverneur de la Banque centrale d'Ukraine de 1993 à 1999 et mène alors une lutte efficace contre l'inflation. Nommé Premier ministre par le président Leonid Koutchma en 1999, il met en œuvre un train de réformes qui permet d'assainir l'économie de son pays et qui constitue une remise en cause des privilèges des oligarques. Il est limogé en avril 2001. En janvier 2002, il fonde Notre Ukraine, une coalition libérale, réformiste et pro-européenne, qui arrive en tête des élections législatives de mars avec 23,5 % des suffrages et obtient 118 sièges parlementaires. Candidat de l'opposition à l'élection présidentielle de 2004, il refuse d'accepter les résultats publiés par la Commission électorale centrale à l'issue du deuxième tour de scrutin, marqué par une fraude massive, confirmée par les observateurs de l'OSCE. Porté au pouvoir par la « révolution orange » à l'issue de la répétition du deuxième tour du scrutin organisée le 26 décembre 2004, il entre en fonctions le 23 janvier 2005. Marqué par une instabilité politique permanente liée à des rivalités incessantes avec son ex-alliée de la « révolution orange », Ioulia Tymochenko, son mandat se caractérise aussi par une détérioration des relations avec la Russie. La volonté du pouvoir ukrainien d’intégrer l’OTAN, les crises gazières de 2006 et 2009, les désaccords sur la question du retrait de la flotte russe de la mer Noire prévu pour 2017, ou encore le conflit russo-géorgien d’août 2008 provoquent de graves crises entre les deux pays. Élément central de son programme électoral de 2004, l’intégration de l’Ukraine aux structures européennes ne connaît pas les avancées attendues : aucune perspective d’adhésion n’est offerte par Bruxelles. Candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle de 2010, il ne parvient pas à regagner la confiance des électeurs déçus par ses promesses de réformes non tenues. Il est éliminé dès le premier tour du scrutin à l’issue duquel il ne remporte que 5,4 % des suffrages.
Pour en savoir plus, voir l'article Ioulia Tymochenko.