Traian Băsescu

Homme d'État roumain (Basarabi, province de Constanţa, 1951).

Capitaine de vaisseau entré en politique

Capitaine de la marine marchande, Traian Băsescu sillonne mers et océans (1981-1987), dirige l'agence NavRom à Anvers (1987-1989) avant de s'engager dans la politique.

Ministre des Transports dans les gouvernements Roman puis Stolojan (1991-1992), il rejoint en 1992 le parti démocrate fondé par Petre Roman en février 1990, à la faveur de la « révolution roumaine » de 1989.

Député et maire de Bucarest

Élu député en 1992, Traian Băsescu interrompt son mandat pour diriger en 1996 la campagne électorale de P. Roman, alors candidat à l'élection présidentielle. Après la défaite de ce dernier, il retrouve son siège député au Parlement ainsi que le portefeuille des Transports jusqu'en 2000, année où il est élu à la mairie de Bucarest (réélu en juin 2004, il le restera jusqu'en décembre 2004).

Băsescu président de la Roumanie (depuis 2004)

Premier mandat (2004-2009)

En 2001, Băsescu prend la direction du parti démocrate après en avoir écarté P. Roman. Candidat à l'élection présidentielle de 2004, il prend la tête d'une coalition de centre droit – l'Alliance Justice et Vérité – et est élu au second tour avec 51,2 % des suffrages, devançant d'une poignée de voix l'ex-Premier ministre social-démocrate Adrian Năstase.

Surnommé « Popeye le marin » pour son franc-parler tranchant avec le discours stéréotypé de l'ancienne nomenklatura, Băsescu fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, affirme le libéralisme en économie et veut arrimer la Roumanie à l'Union européenne : objectif atteint le 1er janvier 2007, lorsque la Roumanie rejoint l'UE.

Le conflit qui l'oppose depuis plusieurs mois à son Premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu se transforme en guerre ouverte. Accusé par l'opposition (le parti social-démocrate, appuyé par le parti d'extrême droite (PRM) et le parti conservateur) de « violations multiples » de la Constitution, le président Băsescu est suspendu de ses fonctions le 20 avril 2007 par le Parlement ; il revient néanmoins en force un mois plus tard, les Roumains ayant massivement rejeté sa destitution lors du référendum du 19 mai. Fidèle à son souci d'assainir la vie politique et de combattre la corruption, le président fait promulguer l'introduction du vote uninominal en mars 2008.

Second mandat (depuis 2009)

Réélu de justesse pour un second mandat en décembre 2009 devant le candidat social-démocrate Mircea Geoană, Traian Băsescu soutient la politique d'austérité mise en œuvre par le gouvernement de centre droit d'Emil Boc, pour faire face à la crise économique qui frappe le pays de plein fouet. Surtout, il demande aux procureurs (investis des pleins pouvoirs et dont l'indépendance est garantie) de lancer une véritable opération « Mains propres » (qui culminera en juin 2012 avec la condamnation à deux ans de prison de l'ex-Premier ministre Adrian Năstase).

À peine réélu, le président devient la cible des manifestants qui, étranglés par la cure d'austérité qui leur est imposée, réclament des élections anticipées. Après la démission du Premier ministre de centre droit Emil Boc (février 2012), Traian Băsescu tente de désarmorcer la tension sociale en chargeant Mihai Răzvan Ungureanu de former un gouvernement de centre droit dans l'attente des législatives prévues en novembre. Celui-ci est renversé en avril à la suite d'une motion de censure de l'opposition socialiste, dont le leader, Victor Ponta, est chargé de former un nouveau cabinet.

Après la prise de contrôle par le gouvernement Ponta des principales institutions du pays (révocation des présidents des deux chambres du Parlement, révocation du médiateur et limitation des prérogatives de la Cour constitutionnelle) , le président Băsescu – accusé d'avoir enfreint la Constitution et tenté d'influer sur le cours de la justice –, est suspendu le 6 juillet 2012 par un vote du Parlement. Toutefois, le référendum du 29 juillet devant confirmer ce vote ayant été invalidé faute d'avoir atteint le taux de participation requis, le chef de l'État suspendu retrouve ses fonctions le 27 août. 

Pour en savoir plus, voir l'article histoire de la Roumanie.