Suharto
Général et homme d'État indonésien (Godean, près de Yogyakarta, 1921-Jakarta 2008).
Chef d'état-major adjoint en 1960, ministre de la Guerre et chef d'état-major (1965), il organise les massacres de communistes et de ses sympathysants. Le 12 mars 1966, il force le président Sukarno à lui céder le pouvoir de fait puis élimine Subandrio qui cherchait à reconstituer un front des gauches contre l'armée. Chef du gouvernement (27 mars 1966), Suharto mène une campagne de dénigrement systématique contre Sukarno et se fait attribuer les fonctions de président de la République intérimaire, quand Sukarno est déchu par le Parlement (9 février 1967) et le Congrès consultatif du peuple (12 mars 1967). Faisant appel aux capitaux étrangers, occidentaux, il prend des mesures d'austérité pour endiguer l'inflation, tandis que, sur le plan extérieur, il préconise l'apaisement avec la Malaisie (accords de Bangkok, 1er juin 1966) et lutte contre l'influence de la Chine communiste. Le 27 mars 1968, Suharto est nommé président de la république d'Indonésie. Il est régulièrement réélu depuis.
Critiqué pour son népotisme, il s'appuie sur le libéralisme économique et sur une politique extérieure active, notamment au niveau régional, pour maintenir sa popularité. Sous la pression de l'opposition, il est contraint d'abandonner le pouvoir en 1998. Malade, il échappe aux poursuites judiciaires pour complicité dans des cas de violation des droits de l'homme et pour corruption généralisée.