Stefan Zweig
Écrivain autrichien (Vienne 1881-Petrópolis, Brésil, 1942).
Fils d'un riche industriel, Stefan Zweig suit des études classiques avant de mener une vie mêlant création littéraire et voyages. Amis d'autres intellectuels à travers l'Europe (Romain Rolland, Sigmund Freud, Émile Verhaeren), il vit très mal la Première Guerre mondiale et l'exacerbation des nationalismes qu'elle entraîne. Il restera dans l'entre-deux-guerres l'un des représentants les plus caractéristiques de la culture européenne, qu'il continuera à défendre avec ardeur. Chassé de son pays par le nazisme, il s'exile en Grande-Bretagne puis au Brésil, où il se donne la mort, désespéré de voir l'Europe soumise au joug hitlérien.
Adaptateur de Volpone avec Jules Romains, auteur dramatique (la Maison au bord de la mer, 1912 ; la Brebis du pauvre, 1930), Zweig est le créateur du genre de la biographie psychologique, qu'il a pratiqué en faisant revivre et en analysant avec pénétration de grands personnages historiques (Fouché, 1929 ; Marie-Antoinette, 1932 ; Marie Stuart, 1935) ou de grands écrivains (Balzac, Dickens et Dostoïevski dans Trois Maîtres, 1920 ; Casanova, Stendhal et Tolstoï dans Trois Poètes de leur vie, 1928). La même maîtrise de l'analyse psychologique caractérise ses nouvelles (Amok, 1922 ; la Confusion des sentiments, 1926 ; Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, 1934 ; le Joueur d'échecs, 1943, posthume) et son roman (la Pitié dangereuse, 1938). Zweig, peu avant de se suicider, livra ses « souvenirs d’un Européen » dans le Monde d'hier (1944, posthume). Le Voyage dans le passé, un roman inédit, est paru en 2008.