Roberto Benigni
Acteur et réalisateur italien (Arezzo 1952).
Acteur mais aussi réalisateur, Roberto Benigni a bouleversé le public du festival de Cannes, en 1998, avec sa comédie dramatique La vie est belle, qui lui a valu le Grand Prix du jury. Extraverti (on n'est pas près d'oublier son explosion de joie quand Martin Scorsese lui a remis cette récompense), chaleureux et drôle, d'une volubilité surprenante et doté d'un physique très mobile, Benigni est devenu une star du cinéma italien.
Né dans un milieu modeste, il travaille dès l'adolescence comme assistant d'un magicien dans un cirque et poète de rue. En 1977, il tourne sous la direction de Giuseppe Bertolucci Berlinguer ti voglio bene. Son rôle de Mario Cioni, le héros de ce film qui est un immense succès, devient le symbole de son comique engagé. L'acteur apparaît ensuite à la télévision, créant des sketches souvent parodiques, tout en réalisant des spectacles-monologues intitulés Tuttobenigni. Il y mêle gags scatologiques, parodies politiques et culture classique. Sa popularité est déjà immense dans son pays.
À partir de 1979, Benigni s'intéresse davantage au cinéma, tournant Pipicacadodo, de Marco Ferreri. En 1982, aidé par Bertolucci, il prend la casquette de scénariste et réalise Tu mi turbi, un film à sketches, puis, en 1984, Non ci resta che piangere, grand succès en Italie. Le Petit Diable (1988) et Il mostro (1989) confirment son talent d'acteur et de réalisateur. Après une reconnaissance populaire, sa prestation dans Down by Law (1985), de Jim Jarmusch, lui a apporté celle des intellectuels. Il tourne également dans le dernier film de Fellini, La voce della luna (1990).
Cet éternel enfant autodidacte, qui manie l'érudition avec ironie et aisance, réalise et interprète alors La vie est belle, une fable d'un comique bouleversant à laquelle le public du monde entier a fait un véritable triomphe, mais qui a néanmoins partagé l'opinion. Si la première partie du film (évocation tendre et burlesque des amours et du bonheur familial du héros, dans l'avant-guerre où commence à se manifester l'antisémitisme) fait la quasi-unanimité, la seconde partie, qui traite du génocide juif comme d'un jeu de rôles qu'invente un père pour rassurer et sauver son enfant, a suscité bien des polémiques. Le film a remporté en mars 1999 le César et l'Oscar du meilleur film étranger, et Benigni, l'Oscar du meilleur acteur.
Depuis, Benigni a joué aux côtés de Gérard Depardieu et Christian Clavier et d'une pléiade de vedettes dans Astérix et Obélix contre César (1999), de Claude Zidi.