Robert de Sorbon
Théologien français (Sorbon, près de Rethel, 1201-Paris 1274).
De modeste origine paysanne, il reçut, à Reims puis à Paris (peut-être sous la direction de Guiard de Laon), une éducation religieuse grâce à laquelle il devint chanoine de Cambrai (1249) puis chanoine de Paris (1258), et enfin chapelain de Saint Louis. Il commença à enseigner en 1253 et ses talents d'orateur et sa pédagogie pleine de bonhomie firent de lui un maître en son temps aussi réputé que Thomas d'Aquin ou Bonaventure (Joinville nous a laissé sur lui un témoignage savoureux).
Fervent défenseur des ordres mendiants, il fonda en 1257, rue Coupe-Gueule (actuelle rue de la Sorbonne, à Paris), un collège pour seize étudiants pauvres, lesquels s'engageaient à se consacrer par la suite à l'étude et à l'enseignement gratuit. Le collège, dirigé par Sorbon lui-même, qui en rédigea les statuts, s'agrandit notablement à partir de 1258 grâce à la générosité du roi. Robert de Sorbon dut alors faire face à l'hostilité de ceux des maîtres qui s'opposaient aux orientations du roi en faveur des ordres mendiants. Néanmoins, le collège, qui en 1259 reçut l'approbation du pape, devint l'un des plus réputés centres européens de théologie, à l'origine de la faculté de théologie de l'Université de Paris (la Sorbonne).
Robert de Sorbon a laissé des Sermons (près de 70 d'entre eux ont été recueillis par son disciple Pierre de Limoges) et quelques traités sans grande originalité (De Consciencia, où le Jugement dernier est comparé à un examen de maîtrise ; De Saporibus, traité sur l'eucharistie où sont décrites les 32 saveurs du pain sacramentel ; De tribus dietis, décrivant les trois étapes – contrition, confession, satisfaction – de l'itinéraire de la pénitence). Il légua son importante bibliothèque au collège qu'il avait fondé.