Robert Walpole
1er comte d'Orford
Homme d'État anglais (Houghton, Norfolk, 1676-Londres 1745).
Député whig (1701), secrétaire à la Guerre (1708) puis trésorier de la Marine (1710), il est disgracié lors de la réaction tory. Revenu au pouvoir avec les hanovriens, il devient trésorier-payeur général des armées et chancelier de l'Échiquier (1715-1717). Après avoir triomphé de la faction whig dirigée par Stanhope et Sunderland, il est chargé comme principal ministre, premier lord de la Trésorerie et chancelier de l'Échiquier (1721), de liquider la crise financière. Vainqueur aux élections de 1722, Walpole brise l'opposition des whigs hostiles à sa politique de paix, écartant Carteret (1724) puis son beau-frère Townshend (1730) du pouvoir. S'appuyant sur une majorité favorable grâce à la corruption, il contrôle la vie politique du pays et jette les bases de l'actuel régime parlementaire britannique. En 1737, la reine Caroline, son plus fidèle soutien, meurt, tandis que le prince de Galles prend la tête de l'opposition à Walpole. Dans le même temps, le rapprochement franco-autrichien, le malaise économique et social affaiblissent la position du ministre. L'opposition se regroupe devant sa politique jugée trop pacifiste, et le roi lui-même le force à entrer en guerre contre la France (1740) [→ guerre de la Succession d'Autriche]. Minoritaire dans son propre cabinet, ne disposant aux Communes que d'une faible majorité, il est contraint de démissionner (1742).
Son frère Horace, 1er baron Walpole of Wolterton (Houghton, Norfolk, 1678-Wickmere 1757), membre whig de la Chambre des communes (1700-1756), fut plénipotentiaire aux Pays-Bas (1715), où il négocia l'alliance franco-anglaise dans le cadre de la Triple-Alliance (1716-1717). Secrétaire au Trésor (1721), il fut nommé ambassadeur extraordinaire à Paris (1723-1730), où il travailla à l'affermissement de la Triple-Alliance.