René Pétillon
Dessinateur et scénariste français de bandes dessinées (Lesneven 1945).
Fils de boulanger, élevé dans la tradition catholique, il s’installe à Paris en 1968, date à laquelle il place ses premiers dessins dans la revue Planète. Parfait autodidacte, influencé dans ses choix graphiques par la revue satirique américaine Mad, il poursuit son apprentissage dans diverses publications jusqu’en 1972 (l’Enragé, Plexus, Penthouse).
C’est deux ans plus tard, dans le journal Pilote, qu’il crée son personnage emblématique : le détective Jack Palmer, l’inspecteur le plus loufoque du 9e art, avec son imperméable trop grand, son feutre en pétard… et ses gaffes phénoménales. Figurant au sommaire de plusieurs magazines (l’Écho des Savanes, Télérama, V.S.D.), Jack Palmer sera le héros de plus d’une dizaine d’albums humoristiques, parmi lesquels Gourous, derviches and Cie (1979), les Disparus d’Apostrophes (1982), qui se déroule sur le plateau de l’émission présentée par Bernard Pivot, l’Enquête corse (2000), qui aborde la question nationaliste, ou encore l’Affaire du voile (2006), qui traite avec une savante légèreté de l’islam politique et radical. Succès de librairie, adapté au cinéma par Alain Berbérian (2004), l’Enquête corse a reçu l’Alph’art du meilleur album au festival d’Angoulême en 2001.
Auteur (le Chien des Basketville, 1979 ; les Carottes sont cuites, 1980) et scénariste (le Baron noir, dessins d’Yves Got, 1977-1980 ; Panique à Londres, dessins de Jean-Marc Rochette, 2003 ; Super Catho, dessins de Florence Cestac, 2004), il a été lauréat du Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1989.
Depuis 1993, il poursuit une brillante carrière de dessinateur de presse au Canard enchaîné, mettant chaque semaine son credo en application : « Taper juste tout en essayant d’être drôle ». Ses recueils (Juppé me stimule, 1997 ; Sortie des urnes, 2005 ; Sarkorama, 2008), quoique corrosifs, témoignent de son talent d’ironiste civique, capable de « dénoncer sans stigmatiser ».