Pierre Nkurunziza
Homme d'État burundais (Bujumbura 1953-Karuzi 2020).
D'ethnie hutue, professeur de sport, il rejoint, après les massacres interethniques qui éclatent en mai 1995 à l'université de Bujumbubura, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), le principal mouvement militaire hutu luttant contre le pouvoir tutsi en place depuis l'indépendance. Accédant à la tête des FDD en 2001, alors que les accords d’Arusha (août 2000) ont posé les bases d’un retour à la paix civile, il signe, le 3 décembre 2002, avec Pierre Buyoya un accord de cessez-le-feu puis, le 16 novembre 2003, un accord de paix « global » prévoyant la mise en place d'une période de transition politique vers le retour de la démocratie. Les FDD se transforment alors en parti politique (CNDD-FDD). Ministre de la bonne gouvernance et de l'inspection générale de l'État du gouvernement de transition du président Domitien Ndayizeye, P. Nkurunziza est élu par le Parlement à la présidence du Burundi en août 2005.
Réélu au suffrage universel direct en 2010 à l’issue d’une élection contestée et boycottée par une grande partie de l’opposition, il se représente en 2015 après un mandat marqué, malgré une première application des accords de réconciliation, par une dérive autoritaire et la corruption.
Cette candidature provoque la mobilisation de la société civile et de ses adversaires politiques mais il reste sourd à leurs revendications, aux tentatives de médiation internationale et aux appels au dialogue. Réélu le 2 juillet, tandis que son parti remporte les élections législatives dans des conditions vivement critiquées par la communauté internationale, il est reconduit à la tête de l’État le 20 août, alors que le pays menace de sombrer dans une nouvelle guerre civile.
Il meurt en cours de mandat le 8 juin 2020.