Oscar Emmanuel Peterson

Pianiste de jazz canadien (Montréal 1925-Mississauga, banlieue de Toronto, 2007).

Brillant virtuose, il a su combiner les influences de Nat King Cole, Erroll Garner et Art Tatum pour se créer un style varié fortement enraciné dans le jazz. Parmi ses disques, on peut citer At Carnegie Hall (1950), Canadian Suite (1964), Blues Etude (1965), Tracks Piano solo (1970), The Paris Concert (1978), Easter Suite (1984).

Les racines de ce virtuose sont multiples ; il reconnaît l'influence première de Teddy Wilson, qu'il trouve « plein de feu et de finesse », d'Art Tatum, dont il prolonge en quelque sorte la perfection, de Bud Powell, dont il est contemporain, de Nat King Cole pour le choix des tempos et de… Lester Young, dont il partageait la chambre pendant les tournées du Jazz at the Philharmonic (JATP).

Il sait admirablement tirer parti de ces fascinations de jeunesse pour en faire une synthèse, pour trouver un style chaleureux, brillant, qui fera de lui un des maîtres du jazz les plus appréciés de différents publics sur lesquels il exerce une immédiate séduction par son exceptionnelle agilité pianistique, son lyrisme aux accents « bluesy » mis en valeur par la gémellité d'une simplicité/complexité pleine d'aisance et d'efficacité. Aucune assistance ne résiste à la sérénité de cet « art apollinien » vanté par les critiques.

Canadien de couleur, Oscar Peterson se produit en solo dans les clubs de Montréal et de Toronto. Remarqué par le producteur Norman Granz, il est membre permanent du JATP de 1950 à 1955 et tourne à travers les États-Unis et l'Europe. Entre-temps, prenant comme modèles les petites formations d'Art Tatum et de Nat King Cole, il avait formé un trio en 1952 avec le contrebassiste Ray Brown et, successivement, avec les guitaristes Barney Kessel et Herb Ellis – ce dernier étant remplacé en 1959 par Ed Thigpen à la batterie. En solo, duo, trio ou quartette, avec notamment le contrebassiste danois Niels-Henning Ørsted Pedersen et le guitariste Joe Pass, Peterson contribue au renom mondial du jazz canadien. Devenu « pianiste-maison » des disques Pablo, il sera le partenaire de fabuleux solistes, tels que Dizzy Gillespie, Milton Jackson, Sarah Vaughan…