Olusegun Obasanjo

Général et homme d'État nigérian (Abeokuta 1937).

Chrétien de l'ethnie egba, il dirige la 3e division de « marines » lorsqu'il reçoit en janvier 1970 la capitulation des dernières troupes du Biafra. Chef d'état-major général en 1975 lors du coup d'État qui renverse le général Gowon, il devient, en 1976, président du Conseil militaire suprême et commandant en chef des forces armées, c'est-à-dire chef de l'État. Il laisse sa place à un président élu en 1979.

Condamné à la prison à vie par un tribunal militaire pour implication – avec une quarantaine d'autres personnes –, dans une présumée tentative de putsch en mars 1995, il voit sa peine commuée en quinze années de prison puis annulée lors de la mort du général Sani Abacha en juin 1998. De retour sur la scène politique sous la bannière du parti démocratique du Peuple (P.D.P.), il est élu en 1999 à la présidence de la République fédérale du Nigeria avec 63 % des suffrages, au terme d'un scrutin entaché de nombreuses irrégularités. Son élection, mettant fin à des années de dictature militaire, soulève de grands espoirs, mais son premier mandat s'achève sur un bilan négatif : à la corruption et à l'appauvrissement général s'ajoute la violence d'origine interethnique, religieuse ou politique.

Réélu en 2003 avec 61,9 % des suffrages face à l'ex-dictateur Muhammadu Bihari au terme d'un élection très controversée, il fait de la lutte contre les détournements de fonds publics l'un de ses chevaux de bataille ; ses détracteurs dénoncent un moyen d'éliminer ses adversaires politiques.

Ayant échoué en 2006 à faire modifier la Constitution afin de briguer un troisième mandat, il ne se représente pas en 2007 mais favorise l'élection de son dauphin, Umaru Yar'Adua, candidat du P.D.P.