Mwai Kibaki

Homme d'État kényan (Gatuyaini, Othaya, 1931).

D'ethnie kikuyue, diplômé en économie (l'obtention d'une bourse lui ouvre, de 1956 à 1958, les portes de la prestigieuse London Scholls of Economics), il enseigne à l'université de Makerere, en Ouganda (1958-1960). De retour dans son pays, il rejoint la lutte pour l'indépendance et participe, au côté de Jomo Kenyatta, à la rédaction de la nouvelle Constitution ainsi qu'à la fondation, en 1960, de la Kenya African National Union (KANU), dont il sera le futur vice-président de 1978 à 1988. Élu en 1963 au Parlement, il est ministre du Commerce et de l'Industrie (1965-1969) puis ministre des Finances et du Plan (1970-1978) sous la présidence de J. Kenyatta. À la mort de ce dernier, Daniel Arap Moi, un Kanlenjin, lui succède. M. Kibaki se voit alors confier les portefeuilles des Finances (1978-1981) et de l'Intérieur (1982-1988) ainsi que la vice-présidence (1978-1988), avant d'être rétrogradé, en 1988, au poste de ministre de la Santé. À la faveur de la restauration du multipartisme (décembre 1991), il fonde son propre parti, le parti démocratique. Candidat malheureux à l'élection présidentielle de 1992 et de 1997, il prend, en janvier 1998, la tête de l'opposition officielle, qui, rassemblée au sein de la National Rainbow Coalition (NARC, ou Coalition nationale Arc-en-ciel), remporte très largement les élections générales du 27 décembre 2002. M. Kibaki est élu à la présidence de la République du Kenya avec 62,2 % des suffrages, sur la base d'un programme de réformes en profondeur. Mais, outre l'instauration réussie de l'école primaire gratuite, aucune réforme n'est menée avec détermination et le projet de réforme constitutionnelle, soumis à référendum le 21 novembre 2005, est rejeté par 58,3 % des Kényans. Affaibli par cet échec et par les divisions qui fissurent son propre camp, M. Kibaki, en perte de vitesse dans les sondages, est néanmoins proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre 2007, devant son rival, le Luo Raila Odinga, candidat de l'Orange Democratic Movement (ODM). Celle-ci dénonce des fraudes massives et des violences, souvent à caractère ethnique, éclatent dans l'ensemble du pays. À la suite de l'accord du 13 avril 2008 sur un partage du pouvoir et sous la pression de la communauté internationale, M. Kibaki nomme R. Odinga à la tête d'un gouvernement de coalition.

Pour en savoir plus, voir l'article Kenya.