Michel Debré
Homme politique français (Paris 1912-Montlouis-sur-Loire 1996), fils du médecin Robert Debré.
Le gaulliste
Auditeur au Conseil d'État (1935), il est, en 1938, chargé de mission au cabinet de Paul Reynaud, alors ministre des Finances.
Après 1940, Michel Debré participe activement à la Résistance, où il est notamment chargé de l'organisation du mouvement préfectoral clandestin qui est mis en place à la Libération.
Commissaire de la République à Angers (1944-1945), chargé de mission auprès du général de Gaulle, il joue un rôle prépondérant dans la réalisation de la réforme administrative, et, notamment, dans la création de l'École nationale d'administration (ENA). Membre du Rassemblement du peuple français (RPF) dès sa fondation en 1947, il est élu sénateur de l'Indre-et-Loire (1948-1958). Violemment hostile à la IVe République, il contribue au retour du général de Gaulle au pouvoir. Celui-ci lui confie alors la charge de garde des Sceaux (1958), et, à ce titre, la préparation de la nouvelle Constitution.
Premier ministre
Premier ministre du premier gouvernement de la Ve République (janvier 1959-avril 1962), Michel Debré s'efforce de restaurer la stabilité monétaire et fait voter la loi qui porte son nom sur l'aide de l'État à l'enseignement privé. Il a surtout la tâche difficile, après avoir été un farouche partisan de l'Algérie française, de préparer l'indépendance de l'Algérie.
Pour en savoir plus, voir les articles guerre d'Algérie, histoire de l'Algérie.
Le gardien de l'orthodoxie gaulliste
Député de La Réunion à partir de 1963 et maire d'Amboise (1966-1989), il revient au gouvernement comme ministre de l'Économie et des Finances (janvier 1966-mai 1968), puis ministre des Affaires étrangères (mai 1968-juin1969) et ministre des Armées (juin 1969-avril 1973).
De nouveau député UDR (1973-1978) puis RPR (1978-1988) de La Réunion, député au Parlement européen (juin 1979-septembre 1980), Michel Debré apparaît comme le principal gardien de l'orthodoxie gaulliste, notamment en matière de politique étrangère et d'indépendance nationale.
Hostile à l'évolution politique de la Ve République sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, il prend également ses distances par rapport à l'orientation du mouvement gaulliste sous la présidence de Jacques Chirac, bien qu'il fasse toujours partie, depuis 1976, des instances dirigeantes du RPR. C'est pourquoi, parallèlement à celle de J. Chirac, il présente sa candidature à l'élection présidentielle de 1981 où il obtient 1,65 % des suffrages.
L'essayiste
Michel Debré est l'auteur d'ouvrages polémiques, dont : la Mort de l'État républicain (1947), Ces princes qui nous gouvernent (1957), Une certaine idée de la France (1972), le Gaullisme (1978), Lettre ouverte aux Français sur la reconquête de la France (1980). Il a pubié ses Mémoires : Trois républiques pour une France (t. I, Combattre, 1984 ; t. II, Agir ; t. III, Gouverner, 1988). (Académie française, 1988.)