Marc Ravalomanana

Homme d'État malgache (Imerinkasinina, province d'Antananarivo, 1949).

Autodidacte d'ethnie merina, il transforme, grâce à un prêt de la Banque mondiale, la laiterie artisanale et familiale en un vaste empire agroalimentaire, le groupe Tiko. Quoique novice en politique, il se fait élire à la mairie d'Antananarivo (1999) avant de se présenter – sous la bannière de son mouvement, le Tiako Iarivo – contre Didier Ratsiraka à l'élection présidentielle de 2001. Déclaré en ballottage favorable devant le président sortant, il récuse ce résultat et, fort d'un important soutien populaire, s'autoproclame président de Madagascar le 22 février 2002. À la suite d'un accord entre les deux « présidents » portant sur un nouveau décompte, la Haute Cour constitutionnelle proclame M. Ravalomanana élu au premier tour avec 51,46 % des suffrages. Celui-ci est investi le 6 mai 2002.

Gérant le pays comme un chef d'entreprise, il met en œuvre une politique de réformes et de relance économique volontariste. Il est réélu dès le premier tour avec 54,7 % en décembre 2006. Au fil du temps, sa gestion de plus en plus autocratique du pouvoir, son manque d'attention aux revendications d'une partie de la population qui souffre de l'inflation et de l'accroissement des inégalités et la situation monopolistique de son groupe Tiko S. A. dans la vie économique du pays, font l'objet de critiques montantes. En mars 2009, au terme de trois mois d'affrontements avec le jeune maire de la capitale Andry Rajoelina, abandonné par ses anciens alliés et lâché par une partie de l'armée, M. Ravalomanana est contraint de transférer ses pouvoirs à un « directoire militaire » et de se réfugier à l'étranger.