Méhémet-Ali
en arabe Muḥammad Ali
(Kavála 1769-Alexandrie 1849) wali (vice-roi) d'Égypte (1805-1848).
1. Vassal du sultan
Il est envoyé en Égypte avec un corps albanais pour combattre Bonaparte et s'illustre à Aboukir. Il s'empare du pouvoir (1804) après le départ des Français et est reconnu pacha par le gouvernement du Sultan. Il lutte contre les Mamelouks et anéantit leur armée (1811). La même année, son fils Tusun, au nom de la Porte, mène campagne contre les Wahhabites ; cette expédition, qui sera parachevée par l'aîné des fils de Méhémet-Ali, Ibrahim, permet au pacha d'étendre son autorité sur l'Arabie. Il s'établit aussi au Soudan et fonde Khartoum (1823).
Contre les Grecs insurgés (→ guerre d'Indépendance grecque), il envoie une armée et une flotte sous le commandement d'Ibrahim Pacha, qui débarque (1825). Vaincu à Navarin (→ bataille de Navarin, 1827), Ibrahim se retire (1828), mais la Crète restera sous la domination égyptienne jusqu'en 1840.
2. Vice-roi d'Égypte
À la suite de difficultés avec la Porte, qui craint de plus en plus l'influence du pacha d'Égypte, Ibrahim Pacha marche sur Constantinople. La paix conclue à Kütahya, en 1833, assure à Méhémet-Ali le gouvernement de la Syrie et d'Adana. Les hostilités ayant repris en 1839, les Turcs sont vaincus à Nizip, et la Porte n'est sauvée que par l'intervention des puissances ; la France seule soutient Méhémet-Ali. Sur la pression de l'Angleterre, qui fait bombarder Beyrouth et Acre, le vice-roi renonce à la Syrie, à Adana et à la Crète, mais obtient le gouvernement héréditaire de l'Égypte comme vice-roi sous la suzeraineté turque (traité de Londres, 1840).
Méhémet-Ali réforme l'administration de l'Égypte, étend le réseau des canaux d'irrigation, introduit des cultures nouvelles et développe l'industrie et le commerce ; il utilise des conseillers européens et forme une armée moderne avec l'aide du capitaine français Selve.
Pour en savoir plus, voir l'article Empire ottoman.