Louis Ier le Pieux ou Louis Ier le Débonnaire
(Chasseneuil 778-près d'Ingelheim 840), roi d'Aquitaine (781-814), empereur d'Occident (814-840), en qualité de seul fils survivant de Charlemagne.
1. Une succession difficile
Dès son avènement, il substitue aux anciens conseillers de son père des Aquitains de son entourage (Benoît d'Aniane en particulier). Persuadé que son pouvoir vient de Dieu, il s'appuie sur l'Église, qu'il s'efforce de réformer lors des conciles réunis à Aix-la-Chapelle (816, 817 et 818-819), et contribue à l'essor de la renaissance carolingienne. Par l'Ordinatio Imperii de 817, il règle d'avance sa succession, confiant à ses trois fils Lothaire, Pépin et Louis le gouvernement d'un royaume, mais subordonnant Pépin et Louis à Lothaire, qu'il associe dès lors à l'Empire. Toutefois, les conflits familiaux troublent l'ordre projeté. Le roi d'Italie, Bernard, s'étant révolté, Louis le Pieux lui fait crever les yeux et incorpore, après sa mort, en 818, son royaume à celui de Lothaire.
Sous l'influence de l'archevêque de Lyon Agobard, l'empereur et les évêques sont contraints, en 822, à la pénitence publique d'Attigny en réparation des sanctions prises contre Bernard et ses partisans : ce geste, destiné à renforcer l'union entre l'Empire et l'Église, affaiblit en fait le prestige de la personne impériale à l'heure même où de nombreuses forces de dissociation minent l'Empire. En accordant en 829 à son quatrième fils Charles, issu de son mariage avec Judith de Bavière, un apanage composé de l'Alamannie, de la Rhétie, de l'Alsace et d'une partie de la Bourgogne, Louis le Pieux déclenche une crise fatale à l'unité de l'Empire.
Révoltés dès 830 aux côtés de Lothaire, Pépin et Louis obtiennent en 831 un accroissement de leur part, accroissement jugé insuffisant dès 832. Louis le Pieux contraint Louis le Germanique à se soumettre, destitue Pépin et attribue l'Aquitaine à Charles; mais, trahi par ses troupes, il doit se rendre à ses trois fils révoltés, le 30 juin 833, au Rotfeld.
2. L'unité de l'Empire menacée
Détrôné au profit de Lothaire, il est rétabli en 835. Il favorise dès lors son seul fils cadet, auquel il attribue des territoires de plus en plus étendus. Il mourra sans avoir pu rétablir l'unité d'un empire qu'avaient menacé, en outre, pendant son règne, les incursions bulgares en Pannonie (827, 829), la révolte de la Marche d'Espagne, envahie par les musulmans en 826-827, et les raids normands sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord.
Pour en savoir plus, voir l'article Carolingiens.