John Llewellyn Lewis
Syndicaliste américain (Lucas, Iowa, 1880-Washington 1969).
Mineur, il est élu à 26 ans délégué au Congrès national des ouvriers mineurs unis d'Amérique (United Mine Workers of American, ou UMWA). Il devient vice-président de l'UMWA en 1917, puis président en 1920, poste qu'il conservera jusqu'en 1960. Après avoir soutenu le républicain Herbert Hoover en 1928, il apporte son soutien à Franklin Roosevelt et devient membre d'organismes gouvernementaux. En désaccord avec l'American Federation of Labor, dont l'UMWA fait partie, il crée en 1935, avec plusieurs autres fédérations syndicales, le Comité pour les organisations industrielles (Committee for Industrial Organizations), d'abord fraction de l'AFL. En 1938, cet organisme fait scission et se transforme en Congress of Industrial Organizations (CIO), dont John Lewis devient président. En 1940, il soutient la candidature du républicain Willkie contre Franklin Roosevelt, qu'il accuse de préparer la guerre, et démissionne de la présidence du CIO. En 1942, l'UMWA quitte le CIO. John Lewis, sentant le mécontentement des mineurs, n'hésite pas à lancer à différentes reprises entre 1941 et 1943 plusieurs mots d'ordre de grève qui sont des succès. En 1946, il dirige à nouveau une longue grève qui vaut à son organisation une lourde amende. La même année, sous son influence, l'UMWA réintègre l'AFL. Mais, en décembre 1947, John Lewis, qui s'oppose à la loi antisyndicale Taft-Hartley, que la direction de l'AFL entend respecter, quitte de nouveau cette organisation. Lorsque, en 1955, l'AFL et le CIO se réunifient, les dirigeants de ces confédérations tiendront à l'écart l'UMWA, en partie à cause de la forte personnalité de son président John Lewis.