Jean sans Peur

Jean sans Peur
Jean sans Peur

(Dijon 1371-Montereau 1419), duc de Bourgogne (1404-1419), fils de Philippe II le Hardi.

Vaincu et fait prisonnier par les Turcs à Nicopolis (1396), il y gagne son surnom. Politique habile, il administre remarquablement ses États, tout en s'intéressant aux affaires du royaume de France. Il s'oppose au duc Louis d'Orléans, qu'il enlève à Juvisy en août 1405 et qu'il fait assassiner le 23 novembre 1407. Il obtient la rémission royale pour son crime et peut rentrer à Paris, où achève de se constituer un puissant parti bourguignon qui s'appuie sur le peuple, l'Université et la fédération des bouchers.

Le roi ayant annulé ses lettres de rémission, se forme en face, avec l'appui de Charles VI, le parti des Armagnacs (du nom de Bernard VII d'Armagnac), et la guerre civile éclate en 1411. Jean sans Peur laisse s'accomplir la révolution cabochienne (1413), mais il ne peut empêcher la reconquête de Paris par Charles d'Orléans.

Après la bataille d'Azincourt, il signe une alliance secrète avec Henri V, roi d'Angleterre (octobre 1416) et lance une proclamation annonçant sa volonté de réformer les abus du gouvernement et de supprimer les aides. Ces propositions sont accueillies avec enthousiasme à Paris, où le duc rentre après la disparition de Bernard VII (mai 1418). Il y fait régner la terreur, tandis que les Anglais envahissent le pays (chute de Rouen, 1418). Abandonnant Paris menacé (novembre, il cherche à se rapprocher de Charles VII, mais, à l'entrevue du pont de Montereau, il tombe sous les coups de Tanneguy Duchâtel (septembre 1419).

Pour en savoir plus, voir l'article guerre de cent Ans.