Jacques Necker
Homme d'État et financier suisse (Genève 1732-Coppet 1804).
Issu d'une famille protestante allemande installée à Genève, il vient à Paris dès 1750 comme commis de banque puis fait très vite fortune comme banquier. Retiré en 1772, il se prépare un rôle politique, le salon de sa femme étendant ses relations à toute l'élite intellectuelle. Admirateur de Colbert, hostile à Turgot, qu'il juge trop libéral, il est appelé par Louis XVI, qui le fait directeur général des Finances en 1777. Il réalise des économies, recourt largement à l'emprunt pour financer la guerre d'Amérique et engage des réformes utiles : réorganisation de la Ferme générale, assemblées provinciales associant les propriétaires fonciers et l'administration, abolition du servage sur les domaines royaux et de la question préalable. Il a toutefois de nombreux adversaires et, lorsqu'il fait appel à l'opinion publique pour se justifier (Compte rendu au Roy) en dénonçant les pensions versées aux courtisans, il est renvoyé (19 mai 1781). Ses polémiques avec Calonne, ses critiques de l'administration lui assurent un tel succès que Louis XVI doit le rappeler (25 août 1788) quand la banqueroute menace de nouveau. Temporisateur et conciliant, mais sans véritables qualités d'homme d'État, il hâte la convocation des États généraux et double le tiers état. Décevant celui-ci, il est désavoué par le roi, qui le renvoie encore le 11 juillet 1789, puis le rappelle le 16 pour apaiser la foule parisienne après la prise de la Bastille. Impuissant à contrôler les événements, il se retire en Suisse (1790) avec sa fille, Mme de Staël.