Iannis Xenakis

Compositeur grec naturalisé français (Brăila, Roumanie, 1921 ou 1922-Paris 2001).

Il fit des études musicales et scientifiques. Membre actif de la résistance antinazie, gravement blessé, condamné à mort, il s'enfuit et arriva à Paris en 1947. Il a travaillé pendant douze ans avec Le Corbusier (1947-1960), participant à la mise en œuvre des « cités radieuses », du couvent de la Tourette, de Chandigarh et établissant une correspondance entre la musique et l'architecture. En 1966, il a créé, dans le cadre de l'École pratique des hautes études, l'ÉMAMU (Équipe de mathématique et d'automatique musicales), devenue en 1972 le CÉMAMU (Centre d'études de mathématique et automatique musicales). Sous le nom de « musique stochastique », il applique à des ensembles complexes d'événements sonores la loi des grands nombres. Metastasis, pour un orchestre de 61 instruments (1954), inaugure cette méthode. À partir de ST/10, pour 10 instruments (1956-1962), il utilise un ordinateur pour ses calculs et introduit également dans ses œuvres la théorie des jeux : Duel pour 2 orchestres avec 2 chefs (1959) et Stratégie (1962). Enfin, à l'aide de la théorie des ensembles, de la logique mathématique et de la théorie des cribles, Xenakis en arrive à la « musique symbolique », illustrée par Herma, pour piano (1961), Akrata, pour 16 instruments à vent (1965) ou encore Nomos Alpha, pour violoncelle seul (1966).

Il évolue ensuite vers un lyrisme plus direct avec notamment Nomos Gamma, pour orchestre de 98 musiciens éparpillés dans le public (1968), Persephassa, pour 6 percussionnistes (1969), Polytope de Cluny, spectacle lumineux et sonore avec bande magnétique 7 pistes (1972), Jonchaies, pour grand orchestre de 108 instruments (1977), Shaar, pour orchestre à cordes (1982), Akea, pour quatuor à cordes et piano (1986), Waarg, pour 13 instruments (1988).