Honorat de Bueil, seigneur de Racan
Poète français (Aubigné, aujourd'hui Aubigné-Racan, 1589-Paris 1670).
Issu d'une grande famille, mais orphelin de bonne heure, il devint le protégé de son cousin le comte de Bellegarde : c'est là qu'en 1605 il rencontra Malherbe, dont il devint l'ami et le disciple et auquel il consacra des Mémoires (1672). Après une rapide et décevante carrière militaire, Racan se retira dans son château « moitié en Touraine, moitié en Anjou ». Les Stances sur la retraite (1618) dévoilent chez ce gentilhomme campagnard une élégance désabusée devant la vie, dans un lyrisme contenu et d'inspiration fort chrétienne. Les Bergeries (1625) introduisent dans le genre pastoral une spontanéité et une ingénuité rares jusqu'alors. Les Odes, et en particulier celle adressée à Bussy-Rabutin, reprennent les mêmes thèmes du temps, de l'action et du repos. L'œuvre proprement chrétienne compte, outre une traduction (1627) des Psaumes de David, des Poésies chrétiennes et des Odes sacrées (1651-1660). L'un des premiers membres à être élu à l'Académie française (1634), Racan y défendit (notamment en 1635 dans un discours Contre les sciences) l'inspiration poétique et le naturel contre la virtuosité et les règles qui commençaient à s'imposer.