Hissène Habré
Homme d'État tchadien (Faya-Largeau 1942-Dakar, Sénégal, 2021).
1. De la rébellion à l’accession au pouvoir
Après avoir rejoint la rébellion du Tibesti, au nord du Tchad (1972), il accepte de négocier en 1978 et est Premier ministre en 1978 puis ministre de la Défense en 1979. Renversé par Goukouni Oueddei (1980), il reprend le pouvoir en 1982 et promulgue un acte fondamental qui lui confère les fonctions de président de la République. Il doit faire face, à partir de 1983, à une nouvelle offensive de G. Oueddeï et des troupes libyennes, dont il triomphe grâce à deux interventions françaises.
À la suite du ralliement de nombreux opposants, il fait approuver par référendum une nouvelle Constitution et se fait élire président de la République au suffrage universel (1989). Il instaure un régime de terreur, marqué par de graves et constantes violations des droits de l'homme et de vastes campagnes de violence.
2. La chute, l’exil et l’inculpation
Renversé par Idriss Déby en décembre 1990, il s'exile au Sénégal, où il est poursuivi, en 2000, pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture pour des faits survenus entre 1982 et 1990. Mais il doit être relâché, les autorités judiciaires du pays arguant de leur incompétence juridictionnelle.
En août 2008, il est condamné à mort par contumace – ainsi que onze chef rebelles – par la Cour criminelle de N'Djamena pour avoir participé à l'offensive rebelle qui tenta, en février de la même année, de renverser le chef de l'État.
En décembre 2012, à la suite de la victoire de Macky Sall à l’élection présidentielle (mars) et de l’accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), des « Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises » sont créées afin de juger H. Habré qui est arrêté puis inculpé de nouveau à Dakar en juin et juillet 2013. En mai 2016, il est condamné en première instance à la détention à perpétuité.
Pour en savoir plus, voir l'article Tchad.