Hervé Forniéri, dit Dick Rivers
Chanteur de rock français (Nice, Alpes-Maritimes, 1945-Paris 2019).
Séparé des Chats sauvages qui l'ont rendu célèbre un an auparavant, Dick Rivers est devenu, à partir du mois d'août 1962, une sorte de Poor Lonesome Cowboy du rock and roll français. Il a eu beau faire, s'entourer sur scène d'un groupe de musiciens anglais du nom de Krewkats, enregistrer avec un grand orchestre une chanson très country aux allures de hit, intitulée Baby John, décrocher en 1965, avec Va-t'en, un vrai premier tube solo adapté d'un immense morceau des Moody Blues, passer la même année en première partie d'un show des Beatles à la télévision anglaise, rien n'y a jamais fait : la gloire l'a inexorablement boudé, loin de ses « Chats », et notre cow-boy a traversé un désert interminable. En 1976, en Louisiane, il tente un retour aux sources, accompagné d'ex-musiciens d'Elvis Presley, son idole absolue (Dick Rivers est un pseudonyme inspiré de Deke Rivers, personnage incarné par le King dans Loving You). Résultat : l'album Faire un pont (avec la chanson Country Roads) est un succès.
Pont avec le passé qu'il confirme en reformant les Chats sauvages en 1981, le temps d'un album qui, malheureusement, ne suscite pas la curiosité nostalgique espérée. Sans décrocher vraiment (Nice baie des Anges, N'en rajoute pas mignonne), Dick se tourne vers la rédaction d'un livre autobiographique, Hamburger, pan bagnat et rock'n'roll, qui marche bien, et, en 1991, adapte Buddy Holly en français avec, sur le disque, une reprise réussie de Not Fade Away. Il devra pourtant attendre 1995 pour faire une vraie réapparition publique grâce à son album country-blues Plein Soleil, enregistré aux États-Unis et plein de charme.
Du coup, la même année, il retrouve la scène, celle de Bobino, où il surprend son monde, y compris Johnny Hallyday, et fête ses cinquante ans en avril 1996 à Disneyland-Paris en trichant — un peu — sur son âge. Toujours ce problème d'identité….