Henry Temple, 3e vicomte Palmerston
Homme politique britannique (Broadlands, près de Romsey, Hampshire, 1784-Brocket Hall, Hertfordshire, 1865).
Issu d'une riche famille de propriétaires fonciers, député tory (1807), il devient secrétaire à la Guerre (1809-1828). Il se rapproche des whigs et entre en 1830 dans le cabinet libéral de lord Grey comme ministre des Affaires étrangères (1830-1834), poste qu'il retrouve sous Melbourne (1835-1841) et sous Russell (1846-1851). Soucieux de préserver l'équilibre des forces entre les puissances, il défend les intérêts britanniques avec une efficacité qui fait de lui l'homme le plus populaire du royaume.
Lors de la révolution belge de 1830, il fait échec aux ambitions françaises. En 1834, une quadruple alliance (Royaume-Uni, France, Espagne, Portugal) est nouée sur son initiative, en fait pour limiter la liberté d'action de la France et faire triompher les reines « constitutionnelles » ibériques.
Décidé à desserrer l'emprise acquise par la Russie sur l'Empire ottoman par le traité d'Unkiar-Skelessi (1833), il profite du deuxième conflit turco-égyptien (1839-1840) pour soumettre la question d'Orient à l'arbitrage européen et, en opposant les puissances les unes aux autres, fait échec à la Russie, qui perd la liberté de passage à travers les Détroits, et à la France, qui doit abandonner son protégé égyptien (1841).
En Extrême-Orient, Palmerston engage une guerre contre la Chine (1840-1842) pour obliger ce pays à nouer des relations normales avec l'étranger. Son intervention brutale en Grèce, à la suite du pillage de la maison de David Pacifico, un citoyen britannique, à Athènes, en 1850, suscite des réactions violentes. De 1852 à 1855, il doit se contenter du ministère de l'Intérieur, mais la guerre de Crimée et ses difficultés initiales surviennent ; la pression populaire oblige la reine à confier la direction du gouvernement à Palmerston (1855-1858, 1859-1865), champion d'une politique très ferme envers la Russie. La défaite de celle-ci, puis la deuxième guerre de Chine (1856-1860) seront ses dernières victoires.
Brouillé avec la France, qui a ménagé la Russie au congrès de Paris (1856), il ne peut empêcher Napoléon III de prendre à son profit la cause de l'indépendance italienne (1860), ni les États allemands de vaincre le Danemark (1864), ni les Français de consolider leur influence en Égypte en faisant creuser le canal de Suez (1859-1869).
Pour en savoir plus, voir l'article Grande-Bretagne : histoire.