Grigori Iefimovitch Novykh, dit Raspoutine
Aventurier russe (Pokrovskoïe, gouvernement de Tobolsk, 1864 ou 1865-Petrograd 1916).
Fils de paysans sibériens, il acquiert une réputation de saint homme (starets) et de guérisseur. Mis en contact avec Nicolas II et Alexandra Fiodorovna en 1905, il guérit en 1907 le tsarévitch Alexis atteint d'hémophilie et le sauvera encore lors de graves hémorragies en 1912 et 1915. Aussi est-il vénéré par l'impératrice comme l'« homme de Dieu » voué à sauver son fils et la Russie. Cependant Grigori Raspoutine abuse cyniquement de bon nombre de ses admiratrices ou des solliciteuses et s'adonne de plus en plus ouvertement à la débauche. Attaqué par la presse, il est l'objet d'une discussion à la douma en 1912, mais les diverses démarches pour faire comprendre à Nicolas II les risques qu'encourt le régime du fait de ses relations avec le prétendu homme de Dieu demeurent vaines. Le mythe de l'omnipotence de Raspoutine se développe et, en 1915 et 1916, tout ce qui, dans les actes du pouvoir, heurte l'opinion est attribué à l'influence occulte du starets, bien qu'en réalité Nicolas II ne tienne guère compte de ses conseils. Afin de « débarrasser la Russie du réseau d'intrigues criminelles qui l'enserre », le prince F. Ioussoupov et le grand-duc Dimitri Pavlovitch organisent l'assassinat de Raspoutine, qui est tué dans la nuit du 16 au 17 (29 au 30) décembre 1916.