Jean Gottmann

Géographe français (Kharkov, en Russie, aujourd'hui Kharkiv, en Ukraine, 1915-Oxford 1994).

Lors des ses études, il bifurque vers la géographie sous l'influence d'Albert Demangeon, dont il devient l'élève puis l'assistant. Il travaille alors sur l'agriculture (irrigation en Palestine, Étude de la structure agraire dans la moitié occidentale de la France, publiée seulement en 1964). Après la mort de Demangeon (1940) et le début de l'Occupation, il s'installe brièvement à Montpellier, puis quitte la France pour les États-Unis (1941). Il enseigne alors dans plusieurs institutions et universités américaines (Princeton, Johns Hopkins à Baltimore) et devient expert auprès du ministère américain de la Guerre (études sur l'Afrique du Nord, la France). À la Libération, il participe au cabinet de ministres du Gouvernement provisoire mais retourne travailler aux Nations unies, à New York, de 1946 à 1948. Il se consacre désormais essentiellement à l'enseignement et à la recherche, partageant sa vie entre l'Amérique (Princeton, Université Columbia à New York), la Grande-Bretagne (Université d'Oxford) et Paris (Institut d'Études politiques). Il voyage toujours beaucoup et donne de nombreux cours et conférences à travers le monde.

L'inventeur du concept de la Megalopolis

Auteur de plusieurs centaines de livres et d'articles, Jean Gottmann est souvent un pionnier. Il travaille sur L'Amérique (1949) où il montre l'émergence de formes urbaines nouvelles, à l'échelle de grandes régions. Il propose de baptiser Megalopolis (1961) l'ensemble urbain de Boston à Washington ; le terme, passé à la postérité, est aujourd'hui devenu un concept. Il s'intéresse aussi à la géographie politique (La Politique des États et leur géographie, 1952) et à l'aménagement du territoire (Essais sur l'aménagement de l'espace habité, 1966 ; The Significance of Territory, 1973). Il est enfin soucieux d'épistémologie, suggérant de rechercher des lois en géographie (article De la méthode d'analyse en géographie humaine, 1947).