Giovanni Giolitti
Homme politique italien (Mondovi 1842-Cavour 1928).
Fils de modestes campagnards, inspecteur général des finances en 1873, il devient secrétaire général de la Cour des comptes (1877) et conseiller d'État (1882), puis siège à la Chambre comme député de la gauche constitutionnelle (1882-1886). Ministre des Finances dans le cabinet Crispi, il est président du Conseil de mai 1892 à novembre 1893 et propose des réformes sociales. Devant l'opposition à ces projets, Giovanni Giolitti, compromis en outre dans le scandale financier, démissionne. De 1893 à 1900, il lie son nom à des projets de réformes, notamment dans la fiscalité. Ministre de l'Intérieur (1901-1903) dans le cabinet Zanardelli, il se montre habile manœuvrier face aux nombreuses grèves, favorisant des négociations tout en donnant des instructions discrètes aux préfets. Il facilite l'entrée des catholiques dans la vie politique italienne et se concilie certains socialistes. Président quasi inamovible du Conseil pendant 11 ans (1903-1905, 1906-1909 ; 1911-1914), Giovanni Giolitti pratique une politique gouvernementale essentiellement libérale. Devant la nouvelle vague de grèves de 1904, il se contente de maintenir l'ordre. Sous son impulsion, le gouvernement parvient, dès 1903, à dégager des excédents budgétaires permettant de financer des œuvres d'éducation et de grands travaux. Il fait également voter un certain nombre de lois sociales (interdiction du travail de nuit, réduction de celui des enfants et des femmes, etc.) et élargit le droit de vote.
En politique étrangère, Giovanni Giolitti, suivant d'abord le courant nationaliste, déclare la guerre à la Turquie (1911) et occupe la Tripolitaine (1912), mais, pendant la Première Guerre mondiale, il est favorable à la neutralité de l'Italie. Après une absence de six ans, il reforme son cinquième cabinet (1920-1921), mais son opportunisme politique s'adapte difficilement à la nouvelle situation de l'après-guerre. Après l'assassinat de Giacomo Matteotti (1924), il se retire de la majorité gouvernementale et dénonce la création d'un Parlement corporatif (1928).