Emmanuel-Philibert Tête de Fer
(Chambéry 1528-Turin 1580), duc de Savoie (1553-1580), fils de Charles III, duc de Savoie, et de Béatrix de Portugal.
Au service de Philippe II qui lui confia le commandement de son armée aux Pays-Bas, il s'illustre par la grande la victoire de Saint-Quentin (1557) sur les troupes de Henri II qui lui restitue la Savoie et le Piémont aux traités du Cateau-Cambrésis (1559). Il récupère également Gex, Thonon, une partie du Chablais mais abandonne ses visées sur Genève.
Par la suppression des États-Généraux, il s’impose face à ses feudataires et crée un sénat de Savoie composé de magistrats au-dessus duquel siège un conseil d’État à Turin, première étape vers la prépondérance de la nouvelle capitale piémontaise (1562). Il impose la langue italienne dans la législation et crée une petite armée disciplinée fondée sur des milices qui le rend indépendant des troupes mercenaires et une petite flotte qui participe à la bataille de Lépante (1571). Il rétablit les finances du duché dont il centralise l’administration en créant une cour des Comptes et favorise son essor économique.
Obéissant à la Contre-Réforme, il commence à restaurer l’unité religieuse de ses territoires avec l’appui d’un clergé très orthodoxe mais fait aussi prévaloir sa souveraineté en accordant une relative liberté de culte aux Vaudois (paix de Cavour, 1561). Par sa politique prudente et ses réformes, il renforce ainsi la position de la maison de Savoie et les bases territoriales et institutionnelles de l’État piémontais.
Pour en savoir plus, voir les articles États de la maison de Savoie, histoire de l'Italie.