Dagobert Ier
(vers 600-Saint-Denis 638), roi des Francs de 629 à 633 ou 634.
1. Le restaurateur de l'unité du regnum Francorum
Il est reconnu roi d'Austrasie (623) par son père, Clotaire II, désireux de satisfaire le particularisme de l'aristocratie austrasienne. D'abord placé sous la tutelle du maire du palais Pépin de Landen et d'Arnoul, évêque de Metz, il leur échappe à sa majorité et, à la mort de son père, se fait reconnaître roi en Bourgogne puis en Neustrie, évinçant son frère cadet Caribert, relégué en Aquitaine.
Il reconstitue ainsi, pour la deuxième fois depuis la mort de Clovis, l'unité du regnum Francorum, dont il établit la capitale à Paris.
2. Le renforcement de la domination franque
Avec l'aide de ses conseillers, le trésorier Didier, le référendaire (chancelier) Dadon (→ saint Ouen) ou l'orfèvre Eligius (→ saint Éloi), il s'efforce de restaurer l'ordre dans son royaume et brise toutes les tentatives faites pour ruiner son œuvre. Les Gascons, révoltés en 637, font leur soumission en 638, et Judicaël, le prince de Domnonée (Bretagne), reconnaît son autorité.
3. Une extension précaire
Mais, en 632-633, le souverain se heurte à l'empire des Slaves établis en Bohême et en Moravie, sous la direction de Samo, dont il n'a pu empêcher la constitution : il doit alors confier la défense de ses frontières orientales aux Saxons, en échange de la remise d'un tribut annuel de 500 vaches, aux Austrasiens, auxquels il donne un nouveau roi, son fils Sigebert III (634), et au nouveau duc de Thuringe, Radulf.
4. Postérité
On ne dispose pratiquement, pour connaître Dagobert, que de la chronique de Frédégaire, qui lui reproche ses exactions aux dépens du clergé et sa vie privée assez relâchée. Dagobert y apparaît en outre comme un souverain jouissant d'un pouvoir absolu, qui a su arrêter momentanément la décomposition de l'État et la dissolution de l'autorité royale entre les mains des Grands du royaume, et particulièrement des maires du palais. Son rayonnement s'étend au-delà des frontières de l'Europe comme en témoigne le traité d'amitié que signe avec lui, en 629, l'empereur byzantin Héraclius Ier.
Dernier roi mérovingien à avoir effectivement gouverné, il fut enseveli à l'abbaye de Saint-Denis, qu'il avait enrichie de ses dons. Au lendemain de sa mort, l'anarchie reparaît, inexorable, facilitée par une nouvelle et définitive division du regnum entre ses deux fils : Sigebert III, roi d'Austrasie depuis 634, et Clovis II, roi de Neustrie depuis 635.
5. Le Bon roi Dagobert
Composée à une époque qui reste imprécise – probablement antérieure à la révolution de 1789 –, cette chanson redevint tout à coup à la mode en 1814. On y intercala des couplets satiriques d'actualité. Interdite par la police, elle reprit au retour des Bourbons.
Pour en savoir plus, voir les articles Francs, Mérovingiens.