Charles Auguste Paul Noguès
Général français (Monléon-Magnoac, Hautes-Pyrénées, 1876-Paris 1971).
Sorti de Polytechnique, il accomplit la plus grande partie de sa carrière en Afrique du Nord, où, dès 1912, il est appelé au cabinet de Lyautey. En 1924, il prend part à la campagne du Rif et, en 1928, devient directeur des Affaires indigènes à Rabat. Commandant le 19e corps à Alger en 1933, résident général au Maroc en 1936, il assume en outre, en 1939, les fonctions de commandant en chef du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord.
En juin 1940, il suit les ordres de Pétain et de Weygand, interdit toute dissidence au Maroc et, en 1942, applique les consignes de résistance au débarquement allié du 8 novembre, jusqu'à la conclusion, trois jours plus tard, du cessez-le-feu (→ débarquement anglo-américain en Afrique du Nord).
Rallié à Darlan et à Giraud, qui le maintiennent en fonction à Rabat, il doit quitter son poste lors de l'arrivée du général de Gaulle à Alger. En juin 1943, il démissionne et se retire au Portugal. Condamné par contumace à vingt ans de travaux forcés en 1947, Noguès rentre en France en 1954 et se constitue prisonnier. Mis immédiatement en liberté provisoire, il retourne au Portugal, où, en 1955, le gouvernement Edgar Faure a recours à son influence pour régler le problème du retour au Maroc de Muhammad V. Condamné en 1956 à l'indignité nationale, il est aussitôt relevé de cette peine.