André Siegfried
Géographe, historien et sociologue français (Le Havre 1875-Paris 1959), fils de Jules Siegfried.
Il entreprend un tour du monde (1900-1901), soutient une thèse sur La Démocratie en Nouvelle-Zélande (1904) puis obtient un second doctorat en droit. Il tente aussi de se faire élire député, mais échoue à plusieurs reprises (1902, 1906 et 1910). À partir de 1911, il enseigne à l'École libre des sciences politiques. Interprète dans l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale, il occupe un poste à la direction du service économique de la section française de la Société des Nations (S.D.N.) de 1920 à 1922. Élu à l'Académie des sciences morales et politiques (1932), puis au Collège de France sur une chaire de géographie économique et politique (1933), il collabore régulièrement au journal Le Figaro à partir de 1934 tout en continuant son enseignement à Sciences-Po. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rédige des articles dans le journal Le Temps. Élu à l'Académie française (1944), il devient le premier président de la Fondation nationale des Sciences politiques (1945).
Un des fondateurs de la sociologie électorale
André Siegfried est un auteur prolifique. Certains livres ont connu un grand succès, notamment ceux sur les puissances anglo-saxonnes : L'Angleterre d'aujourd'hui (1924), Les États-Unis d’aujourd’hui (1927), La Crise britannique au xxe s. (1932), Le Canada, puissance internationale (1937), Qu’est-ce que l’Amérique ? (1937). Il étend sa réflexion à L'Amérique latine (1934), à L'Europe (La Crise de l'Europe, 1935), aux routes maritimes (Suez, Panamá et les routes maritimes mondiales, 1940). Mais aujourd'hui, il doit surtout sa notoriété à ses travaux de géographie électorale (qui n'ont pas eu le même succès de son vivant), notamment son Tableau politique de la France de l'Ouest (1913), ouvrage fondateur de sociologie électorale parfois réduit et caricaturé ainsi : « le granit vote à droite et le calcaire à gauche ». Il a aussi écrit un Tableau des partis en France (1930) et une partie de ses cours au Collège de France a été publiée sous le titre Géographie électorale de l'Ardèche sous la Troisième République (1949). Il a enfin rédigé ses Souvenirs de la Troisième République (1952) et ses Souvenirs d'enfance (1957).